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LA CABANE AUX OISEAUX

Un film de Célia Rivière
Avec les voix de Alexia Chicot...

Un recueil assez cohérent, au principe narratif intéressant

Neuf petites histoires impliquant toutes des oiseaux et divers animaux, hippopotame au gros derrière, pingouin frileux, lion prétentieux…

La cabane aux oiseaux film image

Le principe narratif de ces neuf contes est simple : pour articuler les histoires entre elles, un, puis deux, puis trois petits oiseaux blancs, entrés par la fenêtre, se baladent entre divers objets sur une table, et feuillettent les livres illustrés dont elles sont issues. Puis chacun des courts-métrages animés est doté d’une voix-off d’enfant, faisant office de conteur, et jouant toutes les voix. Cela confère une touche enfantine très agréable, permettant d’entrer plus facilement dans chacun de ces univers graphiques, reprenant les codes des artistes à l’origine des livres, à base de peinture, de pastels, de fusain et ponctuellement de papiers découpés.

"Les oiseaux" ouvre donc le bal, ventant le fait qu’un petit détail ne se voit certes pas directement, mais qu’il peut changer beaucoup de chose. L’animation en peinture avec reprise de certains traits en pastels gras est très élégante. S’en suit "Le popotin d’hipopo", imitant pastels et fusain, usant du comique de répétition autour de la taille supposée énorme du derrière d’un hippopotame que se mettent à comparer tout un tas d’autres animaux. "Le pingouin qui avait froid" propose lui un graphisme très géométrique de son héros, avec un corps rectangulaire et une tête ronde. Un joli récit d’entraide, en papiers découpés, qui vante le droit à être différent.

"Papa à grands pas" met pour la première fois en scène des êtres humains : un fils inquiet et un papa plein de ressources. En crayon couleur et feutre, ce court métrage joue aussi sur la répétition, obligeant le père à trouver plein de solutions, prouvant au final son intérêt pour son enfant. Le film suivant, "Poucette", adapté d’Andersen, au formes très géométriques, mêle peinture, encre de chine et autres dispositifs, autour d’une petite fée enlevée par une grenouille, condamnée à se marier avec une taupe, et aidant une hirondelle qui le lui rendra bien. Il recèle quelques unes des illustrations les plus simples mais aussi les plus belles du recueil.

"Les cinq malfoutus" fait quelque peu figure d’intrus dans cette collection, avec ses personnages étranges (à trou, plein de plis, mou, à l’envers et bizarre...), qui ont finalement chacun une manière bien à eux de voir le monde. Crayon, touches de peinture et différentes textures de papier découpé animent ce récit sur la différence. "Sur ma tête" est ensuite un petit bijou de poésie, représentant au simple crayon, un petit garçon se demandant bien pourquoi un oiseau rouge a élu domicile sur sa tête. La raison est assez amusante et nous ne la dévoilerons pas ici.

"Tu te crois le Lion" joue à nouveau sur le comique de répétition avec un lion se prenant pour le chef et lâché peu à peu par tous ses animaux servants : pigeonne, mouton, chien, âne… Une histoire de modestie et de respect, en papier découpé renforcé par des traits noirs, et aux décors faisant ressortir la texture du papier. Enfin, "L’oiseau qui avale une étoile" vient clore le recueil et refermer la boucle intelligemment avec les petits oiseaux qui introduisent chacun des contes. Une histoire de rejet d’un oiseau devenu trop lumineux, pour ne pas faire repérer tous les animaux qu’il approche, qui s’avère être aussi le film le plus graphiquement séduisant, mariant parfaitement le papier découpé à une poésie colorée.

Un point d’orgue final des plus bienvenus à ce recueil qui pioche ses segments dans la collection "La cabane à histoires", tous étant réalisés par Célia Rivière, qui adapte des artistes tels que Charlotte Gastaut, Didier Lévy et Marc Boutavant, Germano Zullo et Albertine, Urial et Laetitia Le Saux, Nadine Brun-Cosme et Aurélie Guillerey, Emile Jadoul, Philip Giordano, Beatrice Alemagna, ou Laurie Cohen et Toni Demuro.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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