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JE SUIS MORT MAIS J'AI DES AMIS

Une comédie qui sent bon la Belgique

Belgique. Après un concert dans une petite salle, un vieux groupe de rockeurs s'arrête à la baraque à frites, et là, c'est le drame. Suite à un accident, le chanteur vedette meurt, le tout quelques jours avant le départ pour leur tournée américaine à Los Angeles. Bien décidés à rendre hommage à leur leader, les autres membres du groupe maintiennent leurs dates et partent pour les États-Unis avec les cendres de leur ami sous le bras. Mais c'était sans compter sur l'amant de ce dernier...

Stéphane et Guillaume Malandrin nous livrent avec ce film leur deuxième co-réalisation après "Où est la main de l'homme sans tête ?", un film beaucoup plus sombre sorti en 2009. Après le thriller, les deux frères se sont aventurés dans la comédie mais qu'importe le genre, la technique et l'écriture suivent encore. En effet, avec ce "Je suis mort mais j'ai des amis" (encore un titre à rallonge, décidément !) on se réjouit du début à la fin avec ce je-ne-sais-quoi qui fait d'une comédie, une comédie belge. On ressent cet humour pas si loin de notre drôlerie nationale mais pourtant si différent. Les mécanismes ne sont pas les mêmes et les ressorts émotionnels sont d'une retenue qui nous semble inconnue. Et oui, au lieu de faire dans le larmoyant et le pathos, les belges ont cette pudeur (ou cette fierté) de toujours positiver par le rire. Ce rire qui vient presque nerveusement quand nos larmes ne coulent plus. C'est ainsi que les personnages tentent de se faire rire entre eux avant de nous distraire et c'est cette proximité intime qui rend les protagonistes si attachants.

Bien sûr il y a aussi les baraques à frites, les accents prononcés et les références à des conflits franco-belges futiles, mais la comédie belge ne se résume pas à ça. Il y a cette touche de simplicité et de "vrai" apportée par les acteurs qui sont tous parfaits. Que ce soit Bouli Lanners en ami égoïste et possessif, Wim Willaert en vieux junkie phobique ou encore Lyes Salem en amant moustachu tenace, chacun représente une part de nous que l'on voudrait cacher. Le scénario quant à lui est loufoque à souhait et bourré de dialogues complètements décalés, les scènes de Wim valant notamment le détour. Néanmoins, il comporte quelques longueurs qui empêchent le film de devenir culte au point de vouloir le regarder à nouveau. Mais les personnages attachants et déjantés vivant leurs frasques sur une bande originale nerveuse à l'image du groupe de rock au centre de l'histoire font immanquablement passer un bon moment chez nos voisins belges, mais pas que !

Quentin ChirolEnvoyer un message au rédacteur

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