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HEUREUX GAGNANTS

L'argent maudit du Loto dans un jouissif film à sketches

Gagner le gros lot du Loto va se transformer en cauchemar pour un couple avec enfants au bord de l’implosion, une jeune femme désireuse de rester discrète, un terroriste en herbe, une équipe médicale de maison de retraite…

"Heureux Gagnants" aura non seulement fait rire jaune les spectateurs du Festival de l’Alpe d’Huez, mais aussi convaincu le nouveau jury créé cette année, le Jury des moniteurs de ski, coaché par Clovis Cornillac, qui lui aura décerné son Prix. Aux commandes de cet irrésistible film à sketches, il y a Maxime Govare "Les Crevettes pailletées" et "La Revanche des Crevettes Pailletées", ainsi que "Toute première fois", mais aussi Romain Choay, qui était coscénariste sur les deux épisodes des Crevettes. Tous les deux ont indéniablement le sens du rythme en comédie, et le don pour concocter des situations explosives.

Avec quatre histoires différentes, dont l’une sert à la fois d’introduction et de conclusion, leur scénario s’amuse avec malheurs de gagnants du loto mis pour les premiers à une deadline de retrait de leur gain (Audrey Lamy et Fabrice Eboué tout juste déchaînés), à un arnaqueur potentiel (Pauline Clément, parfaite de naïveté, et que l’alcool rend joliment vulgaire), à une hésitation entre la vie et une mort programmée (Sami Outalbali, découvert dans "Une Histoire d'amour et de désir", ici méconnaissable en terroriste soudain plus intéressé par le gain que par les 72 vierges qu’il est censé trouver au paradis), et à de l’argent considéré comme maudit par une équipe médicale (dont Anouk Grinberg en infirmière beaucoup moins scrupuleuse que prévu à piquer l’argent d’un pensionnaire…).

Le film a l’avantage de surprendre en permanence, par de multiples rebondissements, le principe étant de pousser chaque situation dans les extrêmes de la roublardise ou du bas instinct intéressé, un peu comme avait pu le faire le film argentin "Les Nouveaux Sauvages", autour des questions d’incivilités. Si la dernière partie, qui vient terminer l’histoire de la famille découverte dans le premier est en partie plus faible (et moins crédible) que les autres, on ne boudera en tous cas pas notre plaisir. Bénéficiant d’un casting 4 étoiles qui prend visiblement beaucoup de plaisir à laisser la décence derrière lui, le film adopte un cynisme réjouissant qu’on vous recommande en ces temps moroses. "Heureux Gagnants" mérite en tous cas une belle carrière.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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