Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

HAPPY TEARS

Sacrifices familiaux

Une jeune femme résolument urbaine et active, revient dans son petit village natal, alors que son père est au plus mal. C'est sa sœur aînée qui continue de s'occuper de lui, étant elle restée sur place...

« Happy Tears » est le second film de Mitchell Lichtenstein (« Teeth »). Il dépeint ici l'histoire de deux sœurs confrontées au vieillissement de leur père, et obligées de choisir entre s'occuper encore de lui ou le faire prendre en charge par une maison spécialisée. Présentées de manière assez crue, les facéties du père, souvent sexuées, font plutôt rire jaune, même si la manière dont les filles semblent débordées prête à sourire. La scène des couches et du lavage forcé sous la douche pose de manière dramatique et triste l'avancement de la maladie. Mais comme il est malin, ce dernier a toujours prétendu avoir enterré un trésor dans le jardin, faisant que ses filles ne peuvent pas vendre la maison dont le terrain partirait avec.

Le film bénéficie d'un casting d'enfer. Parker Posey, formidable d'inconséquence, est régulièrement emportée de la réalité vers ses rêves, dans lesquels ses fantasmes finissent par se faire jour. Ainsi, après avoir acheté des bottes à 2800 dollars, elle a soudain une vision du vendeur en vautour... Demi Moore joue la grande sœur martyre, sacrifiée au bien-être d'un père devenu grabataire. Le semi-affrontement entre ses filles et celle qui prétend être infirmière et extorque de l'argent au père (Ellen Barkin, fabuleuse en accroc au crack, sans scrupules) se révèle des plus croustillants. Une histoire de compréhension de l'autre, d'attention, plutôt originale et drôle au final, mais qui souffre un peu d'un trop-plein de bonnes intentions sur la fin.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire