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LES GÉANTS

Un film de Bouli Lanners

Seuls contre tous

Lors d’un été, Zak et Seth sont totalement abandonnés par leur mère qui les laisse seuls dans leur maison de campagne. Ils font alors la connaissance d’un autre garçon, Dany, qui lui, fuit un grand frère tyrannique et violent. Totalement livrés à eux-mêmes et sans le sou, les 3 adolescents tentent tant bien que mal de trouver des solutions pour pouvoir survivre...

Tout juste sortis de l’enfance, Zak, Seth et Dany sont confrontés à un monde particulièrement hostile. Une mère définitivement absente, un frère ultra-violent, un dealer fou… autant d’adultes néfastes, plus dangereux que protecteurs. Seul le personnage de Marthe Keller, prendra soin d’eux un tant soit peu, et encore, elle n’a pas vraiment toute sa tête. Ainsi, voici une belle galerie de fumiers dans laquelle Bouli Lanners plante les racines de son nouveau film. Un fond sombre pour souligner au mieux toute la fraîcheur des adolescents.

Gauches et innocents, les trois garçons sont loin d’être des foudres de guerre. Les solutions qu’ils imaginent pour sortir de la précarité sont certes originales, mais peu concluantes. Au contraire elles obligent nos trois héros à fuir en pleine campagne dans l’espoir de trouver un nouveau refuge. Et c’est ici que réside toute la beauté du film. Loin de la tragédie sociale, “Les géants” porte un regard tendre sur la maladresse des adolescents. La mise en scène, presque paternelle, souligne affectueusement leur moindre bourde et les anecdotes qui ponctuent leurs aventures sont aussi touchantes que drôles. Un humour raffiné, qui sait jouer du moindre trait de caractère.

Esthète et poète, Bouli Lanners peaufine ses images et offre de biens belles allégories à ces 3 garçons auxquels rien ne sourit. Ainsi il incarne leur joyeuse inconscience en dessinant dans un champ de maïs les trajectoires aveugles de la voiture de Zak. Il évoque la fatalité, avec leur jolie petite cabane pleine de mousse, qui finit elle aussi par céder. Enfin, il symbolise la liberté par l’entremise de cette large rivière qui porte les adolescents au gré de leur destin.

Pour son troisième film, le réalisateur reste dans la même fibre sensible que ses précédents. Certes, on peut regretter que ce dernier ne soit pas aussi percutant que l’excellent « Eldorado ». Néanmoins, “Les géants” reflète toute la générosité que dégage Bouli Lanners. Timide et touchant, l’auteur sait joliment analyser toutes les petites imperfections qui font la beauté du genre humain. Une vision qui sublime les petites maladresses, celles qui forgent un destin et qui font de certains… des géants !

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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