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FREEDOM

Un film de Rodd Rathjen

Un film choc porté par un jeune acteur extraordinaire

Chakra, un jeune khmer de 14 ans, part de chez lui en douce pour travailler dans une usine en Thaïlande. Avec son compagnon de route Kea, âgé d’une trentaine d’années, il se retrouve sur un bateau de pêche, contraint de travailler à merci…

Freedom Buoyancy film image

Lors de la Berlinale 2019, l’un des sujets brûlants fut celui de l’esclavage l'esclavage à bord des bateaux de pêche thaïlandais. Deux films traitaient en effet du sujet, dénonçant de manière viscérale l’exploitation des Birmans et Cambodgiens, pris au piège d’un système mafieux. Après le percutant documentaire américain intitulé "Ghost Fleet", qui se concentrait sur une ONG tâchant de retrouver ces esclaves et de leur permettre de rentrer chez eux, une fiction australienne intitulée "Buoyancy" (retitrée en français par "Freedom", ou la liberté) tâchait de se concentrer sur les conditions de vie sur ces rafiots.

Suivant un jeune migrant économique, désireux de travailler sur des chantiers, mais pris au piège par des passeurs et un système de dettes inextricable, le film montre comment la rage, remplacent progressivement l'espoir. Une rage qui devient a violence chez les plus jeunes ou récemment arrivés, puis souvent résignation. Mis en scène avec nervosité, le film alterne les scènes de tension, de l’intimidation initiale, à l’épisode de l’escale à terre, en passant par les différentes alliances qui se nouent à bord, et les passages de répit plus contemplatifs.

Symbolique dans certains passages, comme par exemple lorsque le héro porte lui même la responsabilité d’une autre vie dans ses mains (avec un crabe…), "Freedom" prend aux tripes et est porté par un jeune acteur impressionnant. Sarm Heng incarne en effet un jeune homme écartelé entre ténacité, espoir, déception et désir de vengeance. Un personnage bien plus en nuances que certains « méchants », dont la représentation en grands sadiques est cependant un peu facile. Le film a en tous cas séduit les spectateurs du Panorama du Festival de Berlin 2019, qui l’ont classé troisième pour le Prix du public.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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