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FAT ALBERT

Un film de Joel Zwick

Messages ambiguës

Doris est une jeune fille solitaire, sans amis, à l’exception de sa sœur adoptive, qui se trouve être très populaire. Alors qu’elle regarde le dessin animé Fat Albert à la télévision, le héros du cartoon détecte sa détresse et décide de sortir du poste pour l’aider. Elle se retrouve alors affublée en permanence des personnages excentriques de ce show, ayant pris pour l’occasion forme humaine…

Connue au Etats Unis, la série télé, créée par Bill Cosby (fondateur du très célèbre Cosby Show), Fat Albert, mêlant dessin animé et prises de vue réelle, est passée presque inaperçue en France. Et ce n’est pas avec cette version cinéma navrante, que le comique passé de mode va redorer son blason. Entre bonnes intentions flagrantes et messages gentillets sur l’affirmation de soi, cette bouffonnerie à l’humour gras à souhait, donne dans la caricature permanente et les grosses ficelles larmoyantes. Ainsi on retrouve aux commandes, le réalisateur à succès de Mariage à la grecque, qui n’hésite pas à utiliser ici larmes qui coulent bien droit sur les joues, et raps insupportables chorégraphiés à la va vite.

Mais bizarrement, entre rivalités de gangs reproduites en dessin animé, méchant à la bizarrement bonne bouille, et héroïnes belles mais transparentes, une série de messages contradictoires et douteux se font jours. Car globalement, que dit ce film à nos chères têtes blondes, de s’affirmer, en s’ouvrant aux autres et en ayant confiance en soi, certes. Mais aussi d’être fier d’être gros et gras, et de ne surtout rien changer. Les personnages retrouvent leurs tares (le bégaiement, la faiblesse physique ou l’absence de visage) une fois revenus dans le monde des toons. Si a quinze ans, on décide de ne surtout pas évoluer, de ne pas chercher à s’améliorer, alors quand est-ce qu’on pourra espérer s’intégrer dans la société, même avec ses différences. Ce sont bien là les limites d’un individualisme crétin et forcené.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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