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LES FANTASTIQUES LIVRES VOLANTS DE M. MORRIS LESSMORE

Les 5 fantastiques

Un recueil de 5 courts-métrages fantastiques, pour la plupart sans paroles, et qui font la part belle à l'amitié, à l'art et au rêve...

Recueil d'une durée totale de 50 minutes, ce film regroupe les courts-métrages "M. Hublot", "Le Petit blond avec un mouton blanc", "Dripped", "Luminaris" et "Les Fantastiques livres volants de M. Morris Lessmore". Oscar du meilleur court-métrage d'animation en 2014, "M. Hublot" nous conte l'histoire d'un homme flanqué d'un compteur sur le front, évoluant dans un monde où la mécanique a pris le dessus (mêmes les plantes sont faites de pièces de métal). Vivant sous les combles, il décide d'accueillir un robot chien, vraisemblablement abandonné dans la rue. Récit d'une amitié naissance et envahissante (le chien grandit à vue d’œil...), ce film en images de synthèses dégage une étrange poésie et s'inspire visuellement du sculpteur Stéphane Halleux.

Plus classique dans sa forme, puisqu'il est directement inspiré de la bande dessinée éponyme signée Pierre Richard et Gwendal Le Bec, "Le Petit blond avec un mouton blanc" (allusion au fameux film de Pierre Richard "Le Grand blond avec une chaussure noire" où il jouait une fois de plus les maladroits) met en scène une sorte de Pierre Richard jeune. Simplicité du dessin au contour de feutre, qui met en contraste la chevelure jaune frisée du héros avec des décors blancs sur lesquels jaillissent progressivement des couleurs, à la manière de gouttes de peinture qui tomberaient sur le papier, le film met en scène la quête d'amitié du personnage principal, avec qui personne ne veut jouer.

Troisième court-métrage, "Dripped" parle justement de peinture, avec un voleur qui dérobe des tableaux pour mieux les manger, se transformant en les œuvres qu'il a volés. Dans des décors inspirés d'Edward Hopper ou Norman Rockwell, on le voit donc se transformer en créatures de Picasso ou d’Edvard Munch, le tout dans un tourbillon de couleurs et de styles, pour mieux aborder la capacité de chacun à créer son propre art. Un film dédié à Jackson Pollock. Œuvre un peu à part dans ce recueil, "Luminaris" utilise la technique de la stop motion (animation image par image) pour animer des personnages humains réels, créant ainsi des effets de mouvements surnaturels (les personnages glissent dans la rue...) qui correspondent bien à l'univers industriel décrit. Mélangeant également par pixélisions des personnages animés aux éléments réels, il raconte l'histoire de deux humains exerçant ici dans une usine où l'on crée des ampoule en mâchouillant puis soufflant des billes de verre, manigançant un plan pour échapper à la routine de leur quotidien.

Bouclant ce programme, le film qui donne lui donne son nom a reçu en 2012 l'Oscar du meilleur court-métrage d'animation. "Les Fantastiques livres volants de M. Morris Lessmore", dont le personnage principal est directement inspiré de Buster Keaton, met en scène un lecteur chevronné dont la ville est détruite par un ouragan (évocation voulue de Katrina), tout s'envolant avec lui, des meubles aux livres, en passant par les lettres des pages. Grâce à une animation en image de synthèse des plus élégantes, on passe ainsi d'un monde dévasté et gris, à un pays coloré dans lequel les livres volent, tels des oiseaux, représentant une sorte de pays idyllique pour cet amoureux de la littérature. Émouvante, cette histoire de vie et de passion vous arrache quelques larmes sur la fin, soulignant avec habileté le rôle positif de la lecture sur la vie. Il aligne les bonnes idées, pour la plupart poétiques, qui feront se délecter les adultes (les scènes du piano avec applaudissements, de la réparation façon opération chirurgicale, des céréales en forme de lettres...). Un magnifique dessin animé qui nous rappelle que chacun, dans le fond, écrit à sa manière son propre livre.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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