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L'ENFANT DE KABOUL

Un film de Barmak Akram

Un beau conte moderne

Une femme vêtue d'une burka abandonne son bébé sur la banquette arrière d'un taxi. Le chauffeur va avoir le plus grand mal à faire récupérer l'enfant par les services sociaux de Kaboul, ville symbole d'un Afghanistan désorganisé...

D'une situation tragique nait une comédie plutôt réussie, révélatrice d'une culture dans laquelle avoir un garçon est un objectif en soi, que certains se refusent à accomplir à tout prix. L'étonnement est présent à chaque instant, notamment grâce aux tentatives égoïstes du chauffeur de refiler l'enfant à la police, à une femme dans la rue, de l'abandonner dans un autre taxi ou encore de le donner à une française représentant une ONG. Toutes avortées, elles se mêlent aux coups du sort, et aux réactions des gens autour, évitant tout contact avec le petit, qu'il s'agisse d'une femme voilée qui tâche de ne pas s'approcher de l'enfant alors qu'il git sur le trottoir, ou d'un policier bien embêté par un autre orphelin de plus.

Le comique de situation fonctionne à merveille, voilant à peine le drame de grande ampleur que vit encore un pays dans lequel élever un enfant n'est pas chose facile. Mais la débrouillardise est au goût du jour, à l'image du biberon de fortune, confectionné à l'aide d'une bouteille de Coca, compensant l'individualisme forcé qui règne en des lieux volontairement montrés comme hostiles. Le metteur en scène met d'ailleurs un point d'honneur à filmer en extérieur, au milieu de la circulation et du bruit, ajoutant ainsi une tension à une situation déjà compliquée. Un réalisme qui fait de « L'enfant de Kaboul » un beau conte moderne.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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