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ENCANTO

Pour les décors enivrants et la variation du message sur la famille

Mirabel est l’une des petites filles d’Alma Madrigal, ayant trouvé refuge dans un lieu empli de magie, au coeur de les montagnes colombiennes, à la suite de la disparition de son mari Augustin. Sa mère, ses deux tantes et son oncle, ont chacun reçu des pouvoirs, tout comme ses deux grandes sœurs. Mais elle, cache aux villageois le fait que lors de sa cérémonie, aucun don ne lui a été donné. Croyant que la magie est en danger, elle décide de s’aventurer dans la chambre de son oncle Bruno, parti il y a longtemps…

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"Encanto" est une production du département animation de Disney, réalisée en images de synthèse, finalement assez proche dans sa construction de certains Pixar, sans en avoir pour autant toute la magie ou l’émotion. Ici, si les personnages sont nombreux, ils manquent de compagnons secondaires (le Toucan reste anecdotique, les souris planquées dans les murs aussi…), mais l’émotion sera bien au rendez-vous, grâce à une belle scène explicative et onirique (venant boucler avec l’introduction du film), disposée sur la fin du métrage, et accompagnée par une très belle balade chantée en espagnol (« Dos Oruguitas » par Sebastián Yatra). De quoi tirer quelques larmes aux spectateurs, même les plus réticents.

L’aspect partiellement chanté du métrage renoue avec une certaine tradition des longs métrages Disney (s’inscrivant ainsi dans la lignée de la fameuse "Reine des neiges"), mais ne relève réellement de l'enchantement qu’avec deux morceaux, entraînants, lors desquels l’animation fait preuve d’une virtuose fluidité dans la maîtrise des mouvements. Il en va ainsi de la scène où la légende de l'oncle est évoquée sur le morceau « Ne parlons pas de Bruno » (« We don't talk about Bruno »), et de la scène de tentative de réconciliation entre Mirabel et Isabel sur « What Else Can I do ». Côté magie il faut bien dire que les dons des uns et des autres sont plutôt bien exploités, de la tante Pepa dont les humeurs sont accompagnées de phénomènes météo, à la mère Dolores qui a le pouvoir de guérir grâce à sa cuisine, en passant par les deux sœurs Luisa, à la force impressionnante, et Isabela, capable de faire pousser les plantes et les fleurs, l’oncle Bruno, qui a des visions de l’avenir, ou le petit frère Antonio, qui communique avec les animaux.

Tous permettent de converger vers un message sur la famille un peu moins attendu qu’à l’habitude, visant à affirmer que personne ne peut être parfait, et que donc parfois les parents sont trop exigeants avec leur progéniture. Gardons pour la fin le vrai trésor de ce long métrage, un peu sous exploité malheureusement : ses multiples et incroyables décors. Outre la maison (dénommée tendrement Casita), qui n’est heureusement pas personnifiée, mais qui est tout de même un personnage en soi, bougeant les lattes du plancher, les dalles en céramiques ou les meubles pour participer à l’action, chacune des chambres des membres de la famille est un monde fascinant en soi, qu’on aurait aimé plus découvrir. Il en va ainsi de la grotte de l’oncle Bruno et son escalier gigantesque, du royaume de fleurs d’Isabela ou de la jungle regorgeant d’animaux du jeune Antonio. Des décors fantastiques qui laissent un lèger goût de trop peu, tout comme l'histoire de guérilleros propre à la Colombie, réduite à son minimum, histoire sans doute de ne pas traumatiser les petits.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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