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LE DIVORCE

Un film de James Ivory

Une ritournelle plaisante sur la France bourgeoise et codifiée

Isabel (Kate Hudson) rejoint sa sœur Roxy (Naomi Watts), installée à Paris où elle a épousé un français. A son arrivée, elle découvre un couple en crise, dont l'homme (Melvil Poupaud) tache de se défaire du carcan familial, et espère rapidement divorcer. Elle va alors faire connaissance de la belle famille de sa sœur, ancrée dans une bourgeoisie fière et pas si droite…

L'idée de voir James Ivory, autant amoureux de l'Angleterre victorienne, que du tout Paris, adapter un roman traitant du choc des cultures américaines nous faisait saliver. Et l'on est pas déçu, car question différence de comportement, on est servi, et pour une fois sans trop de clichés. Les français en prennent pour leur grade, et dans le détail, toujours avec complaisance, voir complicité. Ainsi, Glenn Close s'étonne de la diversité de la langue, ne serait-ce que pour évoquer le mot " foulard ", et Namoi Watts râle devant les expressions toutes, sortes de tics de langage, tellement convenus que l'on ne les remarque plus. L'utilisation du " bien sûr ", comme si toute réponse était évidente, par Leslie Caron donne lieu à une scène très finement écrite.

La formidable distribution réunie ici est globalement à son diapason, Naomi Watts en tête, en femme perdue dans une montagne d'incompréhension. Dommage que le personnage de Kate Hudson, finisse par paraître d'une légèreté, certes agréable, mais presque trop désinvolte, notamment dans ses relations à l'homme politique quasi irréel qu'interprète Thierry Lhermitte. On appréciera particulièrement Glenn Close, en immigrée sédentaire et cultivée, image de l'anglo-saxonne excentrique comme on la connaît. La fantaisie introduite par la mise en scène, et les envolée de sac à main virevoltant au dessus de la tour Effeil, font de ce film une étude de mœurs bien sentie, mais jamais dramatique, où la bourgeoisie à la française se fait délicieusement épingler. La petite musique de James Ivory est à nouveau bien agréable.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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