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THE DESCENT - PART 2

Un film de Jon Harris

Le fond du gouffre

Unique survivante d’une sortie de spéléologie ayant tournée au carnage, Sarah doit retourner dans les entrailles de la terre avec une équipe de sauvetage, à la recherche de ses compagnons d’infortune…

Autant prévenir l’éventuel spectateur venu se perdre dans les ténèbres de la salle obscure : pour nous autre, public européen, cette suite directe du génial film de Neil Marshall n’a pas lieu d’être. Car c’est sur la fin du montage américain, qui voyait l’héroïne survivre, qu’enchaîne directement ce nouveau volet. Ça commence donc déjà mal, me direz-vous, et la suite des évènements ne viendra jamais contredire cet état de fait.

Peu enclin à la direction d’acteurs et à la caractérisation efficace des protagonistes, le néophyte Jon Harris (monteur sur l’original) traite avec un laxisme énervant les premières minutes de son film, présentant des personnages inintéressants au possible et déblatérant des dialogues affligeants, et n’essaye même pas de corriger les maladresses (l’héroïne est amnésique, ben voyons !) et les incohérences d’un scénario peu original (le personnage du shérif confine d’ailleurs au ridicule, dans son comportement indigne d’un représentant des forces de l’ordre).

Pénible dans son exposition, "The Descent : Part 2" aurait pu se rattraper dans la partie purement horrifique, lorsque les six personnages pénètrent dans les galeries souterraines, mais c’était sans compter l’incapacité flagrante du cinéaste (et de son scénariste, le très surestimé James "Eden Lake" Watkins) à marcher sur les traces de leur glorieux aîné. Laissant de côté toute la symbolique utérine d’un premier opus chargé en œstrogène (des monstres fœtaux dans un couloir sombre et humide d’où suinte un sang poisseux...), "The Descent : Part 2" ne retient que les saillies gores (illisibles à l’écran, tant la caméra s’agite dans tous les sens) et les surgissements surprises de monstres facétieux, délaissant le féminisme hardcore au profit d’un banal shocker de bas étage, twist ridicule à la clef.

Là où Neil Marshall imprimait un rythme implacable et une sauvagerie salvatrice à son film, Harris se laisse aller au stricte minimum (mais vraiment le stricte, pour le coup), pour un résultat absolument pas terrifiant, ni même drôle, juste affligeant. Autant se dire que cette suite inutile n’existe pas !

Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur

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