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DAMSEL

Un petit bonbon américain, fondu à mi-chemin

1870. Samuel Alabaster, un jeune pionnier américain, se dirige vers l’Ouest afin de retrouver Penelope, l’amour de sa vie, dont il porte une photo dans sa montre à gousset. Il espère pouvoir rapidement se marier avec elle…

"Damsel" faisait a priori partie de ces petits films art et essai, que le casting alléchant (Robert Pattinson, Mia Wasikowska) et le ton visiblement décalé, rendaient prometteurs. Un espoir renforcé par la jeunesse de ses réalisateurs, les frères Zellner, autour de la quarantaine, tous les deux également interprètes du film. Jouant ici avec les codes du western, le film démarrait plutôt bien, sur un plan réunissant deux hommes attendant sous un abris, une diligence qui ne vient pas. Tels deux vieux à un arrêt de bus (en un lieu incongru), ils échangent quelques mots, le révérend se mettant soudain à jurer et laissant ses vêtements à l'autre homme. A la recherche, lui, d'un nouveau départ, il va se laisser embringuer par un homme accompagné d'un cheval miniature et arborant un fusil comme guitare, n’ayant d’autre choix que de se faire passer pour un vrai prêtre.

Pendant presque une heure le récit fonctionne plutôt bien, amenant son lot de surprises (le soudain Yoddle lors d’une pendaison, la rivalité des pommes d’Adam...), jusqu’à un revirement soudain qui en laissera plus d’un pantois. Malheureusement, malgré la fantaisie affichée de l’ensemble, le soufflé retombe complètement, la faute notamment à des dialogues devenant parfois interminables et un propos féministe restant très superficiel. "Damsel" constitue au final une étrange et décevante épopée, au ton volontairement décalé, s’amusant des relations et supposés comportements des hommes et des femmes, tout en détournant les codes du western.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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