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CONTES PERSANS

Quatre exercices de style différents, superbes et ludiques

Quatre courts métrages animés venus d'orient. Une chenille qui devient papillon, une pomme qui se fait manger, un corbeau perdu dans la neige, et une vache en contact avec l'homme…

Quelle sélection intelligente que ces quatre courts métrages réunis sous un seul étendard ! De principes narratifs diverses et surtout de types d'animations différents, ils ne manqueront pas de piquer la curiosité et la rétine des enfants les plus jeunes, stimulant au passage leur réflexion, et leur intérêt pour la multitude de couleurs, et de messages efficaces en arrière plan. Dans le premier, une chenille se promène le long d'objets humains disposés dans une cour. Ludique, ce dessin animé permet aux enfants de s'interroger sur la nature de chaque objet ou chose, d'une pastèque, à une brosse à cheveux… Il utilise aussi deux types de dessin radicalement différents créant une correspondant fine avec la métamorphose de la chenille en papillon. Le choix de l'aquarelle pour le second, plus léger, aérien, s'avère assez judicieux.

Le second court métrage, plus poétique, nous donne à voir le trajet d'une pomme, et met en évidence le cycle de la vie, depuis l'arbre, jusqu'à la décomposition, en passant par les bouches avides de nombreux animaux. Celui-ci est finalement surtout intéressant de par son graphisme rouge et or, fait de peinture striée ou délavée à l'éponge, sorte de peinture en creux, où les conteurs apparaissent pâles, et qui crée d'inattendus mouvements, notamment des feuillages des pommiers. Le troisième, plus classique, suit les péripétie d'un petit corbeau perdu dans le froid, qui va tout faire pour se retrouver au chaud, et se faire entretenir. La dialectique entre liberté dans le froid, et prison dans le confort est assez finement amenée, et le personnage du corbeau est craquant.

Enfin, le dernier est certainement le moins accessible. Contant la rencontre entre un homme et une vache, il se compose de traits simples, soulignant les silhouettes, mais composant des portraits à la limite de l'effrayant. La douceur, heureusement, passe par les grands yeux des personnages. Intriguant, ce court métrage l'est aussi dans sa forme, jeu de transparence et de traits minimalistes. Une conclusion un peu en deça des trois précédents, mais un ensemble accrocheur et dépaysant, que l'on recommandera sans problème aux plus petits.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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