Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

LA COMTESSE BLANCHE

Un film de James Ivory

Décevant sur le fond et la forme

En 1936, une comtesse Russe, exilée avec sa famille dans la ville de Shanghai, en Chine, aide les sien a survivre en dansant avec les clients d’une boite de nuit, et en allant parfois jusqu’à se prostituer. Alors que les tensions entre chinois et japonais se font vives, elle fait la rencontre d’un ancien diplomate américain, aveugle et désireux d’ouvrir un établissement à part…

Sortie en DVD le 6 février 2007

On n’avait pas entendu parler de James Ivory depuis son échappée parisienne avec Le divorce. Le revoici dans un film d’époque dont le matériel de base (scénario signe de l’auteur des Vestiges du jour) et les éléments de contexte avaient de quoi donner un grand film a la fois épique et intimiste. Car en effet, Ivory est un spécialiste de l’intime et des non dits, des sentiments qui se cachent derrière des sourires de façade et des comportements de convenance. Et il a su aussi donner une vision précise de la misère et de la pauvreté, notamment sous l’époque victorienne.

Du coup, on s’étonne qu’il n’arrive à tirer aucun souffle de cette histoire foisonnante, mêlant tensions entre japonais et chinois, à la veille de la seconde guerre mondiale, et exil des familles royales russes dû à l’arrivée du communisme. Si l’on sent bien les regrets, et tout le poids de l’exil dans les yeux d une Natasha Richardson formidable de fragilité, le reste ne semble que pale illustration. Avoir choisi la création d’une nouvelle boite de nuit comme tentative de réunion de plusieurs peuples était finalement maladroit. Cela laissait trop peu de place aux événements extérieurs, qui finissent, trop tard par envahir l’écran et la vie de cet américain volontairement renfermé qu’interprète Ralph Fiennes.

On est donc déçu par une élégance qui prend le dessus sur un contexte dont la puissance aurait du se distiller en permanence dans les vies des personnages. A trop vouloir s’intéresser a l’intime, Ivory en perd finalement l’essentiel : la clarté et l’émotion. D’autant qu’il se permet quelques parallèles maladroits, allant comparer le destin des juifs chasses d’Allemagne, aux nobles chasses de Russie ! On attend quand même son prochain film avec impatience, même si son producteur, Ismael Merchant, décédé depuis, ne sera pas de l’aventure.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire