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CLÉ DES CHAMPS (LA)-2

Un film de

Un documentaire inégal autour de la faune d'un étang

Comme le petit garçon de leur histoire, les metteurs en scène de « Microcosmos », Claude Nuridsany et Marie Pérennou, nous guident, grâce à des créatures volantes, vers une mare, où le jeune garçon reviendra tous les jours de son été, pour y observer la vie et les merveilles de la nature. Ce sera aussi, pour lui, l’occasion de retrouver une jeune fille, avec laquelle un rapprochement se dessine peu à peu. Car les auteurs du documentaire « La clé des champs » ont décidé cette fois-ci de jouer la carte du film pour enfant, tentant de mêler à leur approche de la nature, les souvenirs d'enfance, les jeux, le tout pour créer une certaine poésie. Cela fonctionne parfois, comme lorsque la petite compose un puzzle à partir de morceaux d'écorce de platane, ou lors de la balade sous-marine avec le garçon. Mais cela nous emmène aussi aux limites de cette fable, qui ne sait pas trop sur quel pied danser.

Heureusement, Nuridsany et Pérennou n'ont pas leurs pareils pour montrer les beautés de la nature et composer des images marquantes (les angoissants yeux jaunes au milieu des algues...). Ils nous enseignent donc les secrets de la vie d'un milieu humide terrestre, réussissant à faire en sorte que leur film respire la saison estivale, permettant de découvrir des animaux dont on ignore pour certains l'existence même. Formes surprenantes, bestioles étonnantes, les réalisateurs s'adonnent aussi à de jolies évocations, utilisant pour cela les bruitages, offrant par moments des parallèles entre la faune à l'image et des membres de cirques ou des nageurs de compétition.

Le film, conté par Denis Podalydès, offre une voix-off presque envahissante, car inutile pour évoquer les souvenirs et peu documentée concernant les éléments naturels portés à l'écran. « La clé des champs » se révèle de fait très inégal. D'un côté il propose une opposition assez basique entre les adultes - les cousins, intéressés seulement par l'exploitation agricole -, et les anciens - le grand père qui dans sa sagesse encourage à savoir observer. De l'autre, il contient tout de même quelques jolis moments, comme le ballet des libellules bleues, la grenouille essayant désespérément de monter sur une tige qui roule sans cesse, les insectes se mouvant à la surface tels de mini autos-tamponneuses, le concerto de grenouilles et crapauds, la petite couronne posée sur l'escargot gagnant la course (avec des commentaires du Tour de France en fond sonore)... On reste donc un peu sur sa faim en tant qu'adulte. Reste à espérer que les enfants y trouveront quelques découvertes, et une envie de nature. C'était en tout cas l'objectif.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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