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LE CIEL TOURNE

Un film de Mercedes Alvarez

Une réputation exagérée

La vie d’un village de Castille, et de ses quatorze habitants, tous d’âge avancé…

Ce documentaire espagnol est un film d’école, tourné sur quatre saisons, par une équipe composée de sept personnes, créant ainsi une augmentation de 50% de la population locale. Portant à l’image quelques moments de vie furtifs, d’habitants d’un village en voie d’extinction, il met en avant une ruralité moribonde, qui continue à garder des bribes de contact avec un monde qui semble vivre à une autre allure. Alors que les vieillards discutent au pied d’un arbre mort, et s’endorment sous le poids de la chaleur, à l’image de leurs chiens fatigués, un jour les avions en partance pour l’Irak passent au dessus de leurs têtes, alors qu’un autre, les affichistes des partis politiques viennent coller leur propagande accompagnés de musique et slogans.

Résolument contemplatif, le film met en parallèle des paysages quasi désertiques et les tableaux d’un peintre du pays, sur le point de devenir aveugle. Et la caméra se ballade, de jardins en prés, en passant par l’étrange et massif château voué à devenir à hôtel, d’où jaillira peut être un espoir de vie, suivant des personnages dans leurs réflexions qu’on a du mal à croire quotidiennes. D’autant qu’elles restent d’une banalité absolue, et polluent presque quelques belles scènes. Difficile alors de s’étonner, si les spectateurs, comme mon voisin, qui n’a pu s’empêcher de piquer un petit somme, s’ennuient. L’exercice était bien plus convaincant et émouvant avec « La vie comme elle va », l’an dernier, ou avec le partiellement scénarisé « Les 4 saisons d’Espigoule », autres essais de même genre.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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