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LES CHRONIQUE DE SPIDERWICK

Un film de Mark Waters

Une intelligente morale sur fond de fantastique

Une mère et ses trois enfants s’installe dans un vieux manoir de famille, perdu au milieu des bois. Parmi les deux garçons, l’un refuse la situation, attendant le retour du père avec impatience, et s’enfermant dans un mutisme volontaire. Plus débrouillard et curieux de tout que son jumeau, il découvre un mystérieux bouquin, caché dans une malle au fond du grenier…

Ce nouveau film pour adolescents, qui s'inscrit dans la veine ouverte par les « Monde de Narnia » et autres « Secret de Terabithia », est bien supérieur en imagination comme en qualité à ses deux célèbres prédécesseurs. Peut-être parce que l'histoire ose le fantastique, contrairement à Terabithia qui n'était finalement qu'une ode à l'imagination et à l'amitié, sans pour autant inventer un monde trop lointain de la réalité. Ici l'essentiel de l'action se déroule dans la forêt, où l'on trouve un méchant ogre (Nick Nolte pour sa forme humaine), et toute une flopée de créatures légèrement agressives, gobelins et porcs voraces en oiseaux, ou dans la maison, dans laquelle se cache l'attachant farfadet Chafouin.

Les effets spéciaux, d'une impressionnante qualité, sont donc légions, d'autant que le monde est invisible à la plupart des gens, obligés d'utiliser des lunettes de pierre pour en comprendre les limites (notamment le rôle du cercle de champignons tracé autour de la maison). On se régale des trouvailles scénaristiques, issues des bouquins de Tony Di Terlizzi et Holly Black, qui créent un étonnant monde, aussi cohérent que curieux. Et celui-ci séduira les amateurs de « fantasy », d'autant que les créatures ont chacune des caractéristiques fort amusantes (le porc « Tête de lard » est obsédé par les oiseaux goûtus, le farfadet devient gros et vert lorsqu'il est en colère, avant de dégonfler en mangeant du miel...), et que le double rôle de Freddie Highmore (« Charlie et la chocolaterie », « Arthur et les minimoys ») est assez convaincant.

Mais là où le film emporte définitivement le morceau, c'est, une fois n'est pas coutume, dans la morale constructive qu'il affiche concernant les familles recomposées et la nécessité pour les adolescent de faire face avec courage à la séparation de leurs parents. Une source inattendue de réelle émotion au coeur d'un film séduisant où l'imaginaire crée des dangers fédérateurs d'une jolie union fraternelle. Un film idéal pour la famille en cette période de vacances scolaires.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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