CHANDA, UNE MÈRE INDIENNE
Un film d'une grande tendresse
Il se dégage de "Chanda, une mère indienne" quelque chose de l'ordre de la tendresse. Une tendresse à l'image de ce qu'une mère éprouve pour sa fille malgré les affrontements réguliers, de ce que des camarades de classe transmettent par leur complicité, ou encore de ce qu'une patronne bienveillante témoigne en cherchant à aider. Bercé par une douce musique, ce petit film indien se présente donc ainsi, en récit doux-amer d'une volonté d'ascension sociale, à la fois touchant et drôle.
À la chaleur des images (la photographie est particulièrement remarquable) s'ajoute celle d'une histoire où la persévérance, l'entraide et l'honnêteté sont mises en avant comme des valeurs modernes. Le double portrait mère-fille est particulièrement attendrissant, dans ses oppositions (l'actrice interprétant la fille joue à merveille les redoutables « têtes à claques » lorsqu'elle le veut) ses trahisons et ses rapprochements. Les personnages secondaires, tels que le proviseur-professeur de mathématiques ridicule ou le camarade joueur, ne sont pas en reste (hormis peut-être l'intello de la classe, un rien trop donneur de leçons). Chacun apporte la dose d'humour qui équilibre le drame sous-jacent.
Après "The Lunch Box", "Chanda, une mère indienne" creuse une veine de comédies au tact affirmé, avec des personnages forts et un récit hautement symbolique des évolutions de la société indienne. Se posant en ode à l'espoir d'une vie meilleure et au dur labeur (la concurrence surprenant entre la fille et la mère dans la même classe), le film réussit un mariage délicat entre rêves et désillusions, entre monde enfantin et exigences d'une société adulte. Une jolie
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur