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CEUX QUI TRAVAILLENT

Un film de Antoine Russbach

Empathie et pas sympathie

Frank travaille à Genève. Fils de paysans n’ayant pas fait d’études supérieures, il atteint un haut poste dans le transport maritime. Un jour, une situation de crise sur une bateau va lui faire prendre une décision radicale. Ne se définissant que par le travail, cet homme va se retrouver à la porte…

Ceux qui travaillent film image

"Ceux qui travaillent" est le premier volet d'une trilogie reprenant la division de la société depuis la révolution française. Aux côtés de ceux qui travaillent se trouveront donc "Ceux qui combattent" et "Ceux qui prient".

Pour son premier film, Antoine Russbach fait un pari très ambitieux et pourtant très simple : faire un film engagé, mais pas militant, un film qui pose question sans donner de réponse toute faite, un film attaquant le système sans être déculpabilisant pour le spectateur. Bien au contraire. Il crée un film sans cesse sur le fil du rasoir, porté par un personnage avec lequel l'audience ne peut sympathiser, mais qu'elle ne peut rejeter en bloc. Un film qui repose sur les attentes du spectateur pour sans cesse les décevoir et poser la question, à la fois de ses attentes, et de la déception liée à leur insatisfaction. Dans ce film, tout participe à maintenir la ligne de crête du questionnement sans jamais sombrer dans le dogmatisme et le didactique. Le film n'est en rien pédagogique, tout en étant intimement social et responsabilisant.

La mise en scène participe de ce questionnement. Très naturaliste, la caméra à l'épaule, sans cesse en mouvement, n'oriente jamais l’œil du spectateur. Ce dernier est forcé de rester sur le qui-vive pour essayer de comprendre les motivations des personnages qui ne leur sont pas dictées par la mise en scène. Les dialogues viennent frapper l'oreille par leur violence (« On a sacrifié notre père, mais on ne renoncera pas à notre niveau de vie ») et chaque déplacement apparaît comme une errance dont il faut faire sens. Tout devient signifiant et pose question.

La performance d'Olivier Gourmet est essentielle au film. Taiseux et monolithique, le personnage de Frank est empli de contradictions et évolue au milieu d'une prison qu'il a lui même bâtie, et dont il est le captif volontaire. Un bloc de marbre qui se fissure et qui sombre, et qui tente de trouver une solution. Au final, "Ceux qui travaillent" est un film fondamental, social au plus haut point. Loin du bruit et de la fureur, de la grandiloquence et des discours pré-construits, il s’agit d’un film qui s'adresse directement à l'intelligence de chacun et qui ne peut laisser indifférent.

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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COMMENTAIRES

inri

samedi 5 octobre - 12h59

Grand thème, mais mal filmé, lumière pauvre.

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