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CANDELARIA

Complicité crépusculaire

En 1995, au summum de l’embargo américain sur Cuba, un couple de personnes âgées, Candelaria et Victor Hugo, vivent dans un appartement délabré. Elle fait de ménages dans un hôtel, tandis que lui revend des cigares volés. Mais un jour, Candelaria ramène une caméra vidéo égarée par des touristes logeant dans l’hôtel…

Comme un dernier souffle dans un couple courageux, bravant la misère par sa complicité et son envie de vivre, "Candelaria" résonne avec torpeur dans le cœur du spectateur, longtemps après la projection. Non pas qu’il se passe grand-chose au niveau du scénario, l’essentiel de l’intrigue tournant autour de ce caméscope, recherché par les dirigeants de l’hôtel, convoité par divers trafiquants (de vidéos cochonnes notamment…), dont la présence va perturber un quotidien essentiellement voué à la survie.

Dans le contexte de l’embargo imposé par les Américains, c’est, au-delà de la débrouille quotidienne, à la complicité entre deux êtres (formidables Veronica Lynn et Alden Knight, dans une alchimie parfaite) que s’intéresse le metteur en scène. Par petites touches, il évoque les difficultés financières, la maladie, la jeunesse perdue (une très belle scène mettant en parallèle un texte troublant et un accident de vélo), sans jamais tomber dans le moindre misérabilisme.

Et si les passages où Candelaria chante dans son bar de prédilection sont un peu longuets, on se consolera avec la finesse avec laquelle les pieds des protagonistes sont mis en valeur, tels des membres joueurs, des vecteurs de complicité, ou des symboles d’un mouvement encore possible, malgré tout.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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