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BLACK DYNAMITE

Un film de Scott Sanders

Scott Sanders, le Black Rodriguez

Black Dynamite est un ex-agent de la CIA, balèze, charmeur et impliqué dans toutes sortes de combines entremêlant les filles, la drogue, le sexe et les coups de feu. C'est lorsque son frère est assassiné qu'il décide de reprendre du service et de le venger...

Voici un petit remake des multiples productions issues de la blaxploitation, cette contre-culture du cinéma américain des années 70 visant à valoriser l'image des afro-américains en ne les cantonnant plus aux seconds rôles. Ce courant fut, cela dit, très vite détourné de son but originel, pour ne plus produire que des séries B, ayant un casting exclusivement afro-américain, ne s'adressant qu'à la population noire.

Si la blaxploitation a effectivement été revisitée il y a plus de dix ans par Tarantino via son "Jackie Brown", Scott Sanders offre lui, un véritable hommage à ce courant sous forme de pastiche singulièrement hilarant. Black Dynamite est non seulement un personnage arborant classe, charisme, charme, mais surtout, il est foncièrement drôle. Michael Jai White, à qui l'on doit l'invention du personnage, use et abuse des sur-jeux que l'on retrouvait dans les films de l'époque et ce, pour notre plus grand plaisir.

Le film, quant à lui, est doté d'un humour corrosif et jouissif, mêlant comiques de situations exagérées à un style rappelant plus celui de Robert Rodriguez que celui de Tarantino. Les scènes cartoons se mélangent aux scènes live de manière symbiotique, le tout dans une ambiance musicale explosive, aux basses volontairement accentuées. A ce titre, chaque plan regorge de détails, de faux raccords, de bastons mal cadrées et de cascades mal chorégraphiées, tous destinés à être pris au dix-huitième degré, à la manière de "La cité de la peur", le film de Les Nuls. Face à ce déluge de pitreries, l'aspect subversif n'est cependant pas en reste. Faisant partie intégrante de cette sous-culture, on retrouvera le grand complot de l'homme blanc visant à diminuer la puissance noire et, bien sûr, "Tricky Dick", aussi connu sous le nom de Richard Nixon, dans un final absolument détonnant.

Alors, bien sûr, avant d'aller voir ce "nanar" plus qu'assumé, il faudra, au préalable, s'assurer que l'on n'est pas hermétique au genre. Et par "genre", je veux parler de la parodie qui ne lésine pas sur les effets de répétions. Si tel n'est pas cas, soyez certain qu'à la fin de la séance, vous scanderez tous en cœur: "Dynamite! Dynamite!".

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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