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ASSASSINATION TANGO

Un film de Robert Duvall

Outrageusement prétentieux

John (Robert Duvall) est tueur à gages, et passionné de danse, qu’il pratique dans des dancings de Brooklyn. Engagé pour assassiner un général argentin, il se rend à Bueno Aires, où il fait connaissance de ses commanditaires, mais refuse de s’impliquer émotionnellement dans leur histoire. Alors que le général tarde à rentrer chez lui, il se met à fréquenter les lieux où l’on pratique le tango…

Sous prétexte de la découverte du culture sensée vivre au rythme du tango, Robert Duvall perd tout sens critique et met en scène des démonstrations de danses aussi interminables qu'ennuyeuses. On sent le pouvoir de fascination qu'exerce cette danse fiévreuse sur le réalisateur, mais on peine à adhérer à l'extase qu'elle semble procurer à ses personnages, et encore moins à la prétendue règle de vie qui va avec. Rien ici n'inspire la passion, malgré la présence de danseuses aussi belles que douées.

Perdu au sein d'une intrigue sensée relevé du suspens politique, le spectateur a du mal à prendre au sérieux les différents enjeux qui sous tendent l'intervention du tueur, ni à croire qu'il puisse réellement se sortir de la situation dans laquelle il se trouve. Mais on ne s'étonne plus de rien, de la part de ce personnage forcément très doué, car interprété par un Robert Duvall qui arrive à nous faire détester son personnage et sa philosophie de la vie en à peine quelques dizaines de minutes. Grossier, intolérant, nerveux sans raison, désagréable, limite ringard, le réalisateur semble pourtant voir en lui une sorte de modèle d'intégrité qu'on a du mal à saisir. Du coup, on se retrouve dans la même situation que face à son " Prédicateur " (son précédent film), on n'arrive pas à s'intéresser à ces rares états d'âmes.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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