Banniere_11_films_de_separation_Saint_Valentin

NEWS

Cinéma

Berlin 2008 - Jour 3 – Zonca déçoit et la surprise vient du Mexique

10 février 2008

Samedi 09 février 2008

Lake Tahoe
(9h00)
Compétition
Niveau +3

Ce petit film mexicain crée la surprise en racontant la journée peu ordinaire d'un adolescent. Le tout commence par un petit accident contre un poteau électrique et mènera le jeune homme à un certain nombre de rencontres, depuis un vieillard méfiant, jusqu'à une jeune fille entreprenante, en passant par un apprenti garagiste fan de kung fu... L'humour, omniprésent, transparaît au travers de situations simples, de personnages décalés, de trahisons nécessaires. Son héros allant de petite galère en plus grosse, le réalisateur dresse ainsi le fin portrait d'une famille en deuil, dans laquelle lui seul tente de survivre. Une oeuvre optimiste et humaine, dont la simplicité de mise en scène éclaire de jolis moments de vie.

Julia
(12h00)
Compétition
Niveau 0

A vouloir s'inspirer de « Gloria » de Cassavettes, Eric Zonca (« La vie rêvée des anges ») se laisse bouffer par son sujet et par son interprète féminine, l'excellente Tilda Swinton, a laquelle il octroie beaucoup trop de temps pour devenir humaine. Le film, d'une durée de près de 2h20, n'en finit pas de donner des secondes chances à celle qui kidnappe un enfant pour aider une collègue alcoolique. Bien entendu les choses ne se déroulent pas comme prévu et virent rapidement au drame, la belle vamp perdant le contrôle de la situation, mais ne manquant pas de ressources. Hormis une jolie scène d'errance et de poursuite dans le désert, à la frontière mexicaine, le polar ne prend pas, et le portrait reste si peu attachant et touchant qu'on n'a nullement envie de le défendre.

Gardens of the night
(15h30)
Compétition
Niveau +2

Raconté en un long flash back, le passé de Leslie, adolescente enlevée lorsqu'elle était gamine, est franchement angoissant. Le parti pris de mise en scène, très simple, étant de mettre en évidence la manipulation psychologique dont ont été victimes deux enfants, élevés pour servir d'objets sexuel et accessoirement de source de revenu, le film fait rapidement froid dans le dos. Mais c'est dans sa deuxième partie que le récit, passablement voyeuriste dans un premier temps même si abordé de manière frontale, prend tout son sens, montrant comment la victime peut elle même se transformer en monstre et questionnant la transmission des actes. Un film dérangeant et sans concession.

Chiko
(19h00)
Panorama
Niveau +1

Produit par Fatih Akin (« De l'autre côté »), ce premier film venu d'Allemagne n'apporte pas grand chose de nouveau au genre, alignant les figures classique du film de gangsters, dans lequel les meilleurs amis du monde devront s'éloigner du fait d'ambitions incompatibles avec leurs capacités respectives. On peut néanmoins reconnaître au jeune réalisateur, une certaine virtuosité dans la mise en place des scènes de castagne, où le sang versé n'a rien de bidon. Mais sa vision compréhensive des dérives d'une communauté, même si elle est compensée par un bad-end marquant, ne met pas assez en avant une hypocrisie profonde entre valeurs (prétendument religieuses) et actes. Dommage.

Transsiberian
(21h30)
Panorama
Niveau +1

Casting de choix pour ce film américain signé Brad Anderson (« Et plus si affinités », « The machinist ») qu'on attendait cependant plus incisif et moins porté sur les clichés concernant le fonctionnement des polices russes. Si Ben Kingsley et Eduardo Noriega sont présents pour défendre le film, Woody Harrelson et Emily Mortimer n'ont pas fait le déplacement. Leur voyage en train, dépaysant, sur fond de vol de drogue à un gros fournisseur, est sensé mettre chacun face à ses envies et pulsions les plus intimes. Mais ce qui fonctionne un temps, sur le mystère entourant le couple de tourtereaux et le passé d'Emilie Mortimer, tourne à la parodie lorsque entre en scène Ben Kingsley, certes toujours impeccable en policier russe, mais dont les agissements font entrer le film dans le registre de la course poursuite, aussi veine que riche en faux rebondissements. On espérait tellement mieux.

Anthony REVOIR Envoyer un message au rédacteur
Source : OB