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Gérardmer 2009

Gérardmer 2009 – De cris et de sang

S’il y a un fait à noter à propos de cette seizième édition de Fantastic’Arts – outre le débarquement massif de films en provenance des pays nordiques – c’est bien la quasi-absence de films véritablement fantastiques (le coréen "Hansel et Gretel" en compétition, l’espagnol "Timecrimes" dans les inédits dvd), au profit d’une approche plus horrifique du cinéma de genre, entre terreur sourde et gore assumé.

Récit atmosphérique et introspectif, le finlandais "Sauna" appartient à la première catégorie, porté par une photographie crépusculaire et un déroulement ésotérique, fouillant la psyché malade de ses protagonistes pour mieux terrifier son public, avant de l’achever dans une dernière minute tétanisante d’horreur viscérale.

Moins grandiloquent et métaphorique, l’inédit "The Strangers" raconte le calvaire d’un jeune couple en crise, agressé et séquestré par trois inconnus masqués. Sur les traces de John Carpenter (on pense beaucoup à Halloween, dans l’utilisation magistrale du cinémascope, comme dans son approche musicale), le jeune Bryan Bertino évite l’écueil du gore et de la torture (physique ou mentale) pour mieux revenir aux fondamentaux de la terreur.

Remake américain du cultissime "[REC]", l’inutile "En quarantaine" pratique la même horreur frontale et hystérique que son modèle, préférant la suggestion et les non-dits à une débauche démonstrative, totalement inadaptée à son sujet.

De l’autre côté, le gore n’était pas en reste. Avec le jouissif "The Midnight Meat Train", premier film américain du japonais Ryuhei Kitamura. Fidèle à l’univers graphique de l’écrivain Clive Barker, le cinéaste fait montre d’une virtuosité formelle ébouriffante, osant l’ultra violence cartoonesque (le gore est ici principalement numérique) dans son envie de propulser le spectateur au sein d’un grand huit horrifique sans temps mort.

Du gore, également, au programme de "Splinter", série B assumée mettant ses quatre protagonistes aux prises avec un virus foudroyant investissant les corps dans de grandes explosions de sang non coagulé. Frondeur et parfois franchement dégueulasse.

Enfin, le gore fut également, à plus petites doses, au programme du musical-gothique "Repo ! The Genetic Opera", où le réalisateur de trois "Saw" assume les opérations chirurgicales de son délire avec un aplomb stupéfiant. En ajoutant les quelques saillies sanguinolentes de "Manhunt", de "Mutants" ou de la dernière partie du très Z "The Burrowers", on optient une édition riche en délires rougeoyants.Une horreur frontale ou feutrée, donc, en espérant que le crédo du festival (le fantastique) reprenne la place qui lui ai du.

Frederic Wullschleger Envoyer un message au rédacteur

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