Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

ARTICLES

Berlin 2014

Berlin 2014 - Bilan : À la découverte de communautés

64ème Festival de Berlin – Berlinale 2014
du 06 au 16 février 2014
Berlin – Allemagne

Le festival de Berlin 2014 nous a donné également l'occasion de découvrir quelques communautés à part, qu'elles existent réellement ou non. Des règles strictes d'une ville contrôlée par une famille, dans le western allemand "The dark valley" aux contrées reculées de Turquie, avec la promiscuité entre familles et les conséquences du qu'en-dira-t-on sur l'honneur des familles dans "The lamb", le voyage valait à chaque fois le détour.

C'est ainsi que le réalisateur Lou Ye nous a invité à pénétrer l'intimité des aveugles, avec "Blind massage", offrant une vision presque voyeuriste des comportements amoureux entre personnes non-voyantes. Adoptant une posture très sensorielle, l'auteur tente d'adapter son style (dominé par la caméra à l'épaule), pour mieux figurer les corps qui se frôlent et s'évitent, et l'incertitude des mouvements de ses protagonistes. Il utilise aussi de nombreux plans partiellement flous, pour signifier la cécité de son personnage principal. Cruel dans ses issues, le film, inégal, pose cependant avec justesse la question du rapport aux voyants, et celle de l'injustice de la beauté physique.

Dans le philippin "Quick change" c'est la communauté transsexuelle qui nous est donné à voir, à la fois dans sa capacité d'entraide et dans sa soumission au diktat de l'apparence physique. Souhaitant améliorer leur apparence physique, certaines font ainsi appel à de prétendues expertes pour des injections de supposé collagène. À la limite du documentaire, ce film ne ménage pas le spectateur et donne à voir les conséquences catastrophiques de l'utilisation de produits contrefaits, hors d'un circuit légal.Enfin, l'Australien "What we do in the shadows" s'amuse à imaginer une communauté de vampires, au travers principalement d'une colocation entre suceurs de sang de différents âges. Faux-reportage, le film amuse par tout un tas de trouvailles sympathiques (ici on met des serviettes pour manger ses propres invités, on jette un bâton aux loups-garous pour qu'ils « aillent chercher », ou on offre un petit vieux comme lot d'une loterie...), mais ne tient pas tout à fait la longueur.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur