MÊME LES SOURIS VONT AU PARADIS

Un joli conte sur une improbable amitié

Whizzy, une petite souris, bien décidée à montrer aux autres qu’elle est courageuse, décide de s’aventurer au-delà de la palissade, dans un terrain de jeu où un renard (Whitebelly) s’est assoupi, afin de lui dérober quelques poils. Mais suite à un accident, tous deux se retrouvent au paradis…

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"Même les souris vont au paradis" s’ouvre sur l’acte supposé « héroïque » de la petite souris Whizzy. Un flash-back enfantin vient rapidement nous rappeler qu’elle est en fait considérée comme peureuse par ses camarades, mais surtout que l’image de vaillance de son père est un poids considérable. Puis une simple ellipse façon « arrêt sur image » via suggérer le drame (explicité sommairement sur la fin), évoquant une invisible mort, et faisant basculer les deux personnages au-delà, au paradis. Un paradis dont les décors s’avèrent d’emblée rassurants, puisque les lieux allient bains chauds et parc d’attraction dans laquelle chacun trouvera une attraction adaptée à sa personnalité…

Adapté du livre d’Iva Procházková, dans lequel l'auteure a voulu traiter des questionnements des enfants sur la mort, ainsi que de l’existence des « âmes animales », le métrage met en scène l’improbable amitié entre un renard (que l’on découvre bègue) et une petite souris. Initialement enchaînés l’un à l’autre, ce voyage devient l’occasion pour celle-ci de tenter de retrouver son père disparu. Mais de nombreuses épreuves (dont le fameux et risqué système de renvoi au point de départ, la forêt des forêts, le miroir de l’éternité…) attendront ces deux ennemis qui apprennent malgré eux à se connaître. Le tout sera cependant l’occasion pour chacun de dénouer quelque trauma et de s’affranchir de tout le poids mis sur eux par leur famille (capacité à chasser d’un côté, courage de l’autre...).

Tourné en stop motion (image par image) avec des marionnettes (une centaine au total), ce projet que nous suivions avec impatience depuis plusieurs années utilise aussi les images de synthèses en 3D pour certains animaux et insectes volant ou nageant, et des effets spéciaux à base de photogrammétrie, matte-painting et vidéo-maping. Le résultat, qui constitue un voyage hors norme pour les plus petits, démystifie la peur comme nécessaire à tout courage, tout en donnant des perspectives face aux drames de la vie. Un travail de près de 14 mois de tournage dont résulte un univers bien à part, que sauront apprécier les plus petits.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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