INTERVIEW

ESPACE DETENTE

Yvan Le Bolloch et Bruno Solo nous accueillent, en compagnie de Sylvie Loeillet, dans l’un des salons du Hilton, au lendemain de la projection publique de leur film Espace Détente, adapté de la série télé Caméra Café. Les deux réalisateurs indiquent qu’absolument tous les personnages de…

© Olivier BACHELARD

Yvan Le Bolloch et Bruno Solo nous accueillent, en compagnie de Sylvie Loeillet, dans l’un des salons du Hilton, au lendemain de la projection publique de leur film Espace Détente, adapté de la série télé Caméra Café. Les deux réalisateurs indiquent qu’absolument tous les personnages de la série sont présent dans le film, ce qui devrait contenter les fans. Ici, même la standardiste prend de l’importance, et le fait de ne pas se limiter au couloir et à l’espace café, permet de dévoiler, de montrer des aspects des personnages que les gens ont envie de connaître. Malheureusement, certains personnages, plébiscités par les spectateurs, comme Armelle et Sylvain, sont dans le film un peu plus en retrait.

Au départ, la série était plutôt axée sur le monde du travail. C’est pour eux le dernier lieu de sociabilité, car les bars ferment et les églises baissent en fréquentation. Et de plus, dans le bistrots, la mixité est réduite, et l’on a du mal à comprendre ce que certains disent. C’est sur cette base qu’elle a été proposée à Canal +, qui l’a refusée. Elle a été acceptée par M6, et c’est le succès qui a fait qu’ils ont pu garder une liberté de création. Ils admettent que s’il y avait eu de l’interventionnisme de la part de la chaîne, ils auraient rapidement arrêté. C’est une des règles qu’ils se sont fixés. Même s’ils ont des principes très arrêtés, et des convictions politiques fortes, ils ont tout de même accepté que des produits dérivés de la série tv voient le jour. Mais Bruno Solo précise que les conditions de production sont drastiques : tissus venant de pays respectant les droits de l’homme, et la législation sur le travail des enfants, incitation au commerce équitable…

Entre alors Alain Bouzigues, dit « boubou », l’air éreinté, qui indique à l’assemblée, qu’il y a eu beaucoup de monde en chambre 310 durant la nuit, après qu’il ait invité les spectateurs de la veille à venir lui « rendre visite ». Un journaliste enchaîne sur la caractérisation des personnages à la Audiard. Les auteurs acceptent le compliment, indiquant que surtout Jean Claude représente cette tendance. Il emploi une sorte de grammaire douteuse, avec ses « sept mercenaires de l’antiquité ». Mais Bruno Solo rappelle qu’il y a eu plus de 60 auteurs sur la série, dont 4 dits « hsitoriques ». L’écriture était ici plus libre que pour la série, où il fallait respecter le format 3mn 30. Ils indiquent être partis d’un scénario de 350 pages, qu’ils ont élagué à 150 pages. Le rythme, bien préservé, est venu au travers du montage.

Ils voulaient que les personnages soient montrés avec plus de détail et d’humanité. C’est le cas pour Nancy, qui s’écroule. Les guets stars n’étaient pas une priorité pour eux. Frémont et Gallote étaient déjà venus tous les eux sur la série. Ils y avaient fait des apparitions. Bruno Solo ajoute que le personnage de Thierry devait initialement se faire écraser par Jean Claude, mais qu’il était dommage de se passer de l’un des meilleurs acteurs français du moment. Mais là où ils se sont beaucoup amusé à l’écriture, c’est dans certains choix de détails. Ainsi, ils indiquent qu’il y a une volontaire ambiance de « poubelles » dans le film. Si l’on écoute bien, le nom de la rivière « la risse », c’est une sorte de Diarrhée, qui se déverse dans la Torve, qui elle même traverse la Veule. C’est écœurant. De plus, si on regarde bien, les poubelles s’amoncellent au fil du film. Il y en a dans tous les plans. Elles sont un peu le symbole de la crise qui couve au sein de l’entreprise.

Les deux acolytes terminent l’interview en indiquant que la tournée qui devait avoir lieu en parallèle avec la promo du film, a été reportée. Il devait s’agir d’un spectacle sous forme d’assemblée générale d’actionnaires (lyonnais dans notre cas), tirant le bilan financier de la boîte. Ils avouent que l’ensemble aurait été trop épuisant à mener de front.

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