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ÓRBITA 9

Un film de Hatem Khraiche

Mise en orbite inaboutie

Helena est née dans un vaisseau spatial à destination d’une nouvelle planète. Jeune adulte, elle a passé trois ans seule depuis la mort de ses parents, quand arrive un jeune ingénieur, Álex, officiellement envoyé pour des opérations de réparation. Helena est instantanément attirée par celui qui est seulement le troisième être humain qu’elle rencontre. Lui aussi troublé, Álex quitte pourtant la capsule à la fin de sa courte mission. Mais pas pour longtemps…

Sortie le 6 avril 2018 sur Netflix

Avoir accès à un film de science-fiction hispano-colombien, c’est avoir l’espoir de trouver une autre approche de ce genre dominé par le cinéma américain. Si l’introduction est intrigante, l’effet de surprise se dissipe au bout de vingt minutes seulement et l’intérêt pour les personnages s’en trouve considérablement amoindri, alors même que le spectateur devrait s’attacher à leur histoire d’amour naissante (et prévisible). En fait, Hatem Khraiche, qui a notamment co-scénarisé "Inside" et qui réalise ici son premier long métrage, ne prend pas suffisamment le temps d’installer son univers dans la suite de l’histoire, le contexte étant tantôt flou tantôt caricatural, et la psychologie des protagonistes ne paraissant pas toujours approfondie (notamment pour celui incarné par Andrés Parra, beaucoup trop cliché et manquant de charisme).

Ainsi, tout n’est pas crédible et le métrage ne convainc que partiellement, étouffant le suspense par un développement trop pressé de l’intrigue, qui ne prend pas le temps d’exploiter certains temps de pause ni d’étirer les scènes d’action. Même les bonnes idées (comme l’étrange service de « conversation de femmes » ou le dénouement inattendu et déroutant) peuvent conduire à une certaine perplexité à cause d’un manque de clarté. Au final, un sentiment d’inachevé domine, malgré la qualité de l’atmosphère et le beau duo proposé par Clara Lago et Álex González.

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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