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Festival de Venise 2012 : Toni Servillo dénonce la loi du silence dans E stato il figlio

3 septembre 2012

Compétition
E STATO IL FIGLIO
(IT WAS THE SON)

de Daniele Ciprì
avec Toni Servillo, Giselda Volodi, Alfredo Castro, Fabrizio Falco...

Il faut bien l'avouer, le premier film italien de la compétition, « E stato il figlio » a de quoi dérouter de par son entrée en matière, très théâtrale, jouant autour d'un homme assis dans une salle d'attente, qui se met à raconter d'étranges histoires. Après celle d'un homme touché par la foudre, il entame celle d'un fils qui tua son père pour une marque faite sur une voiture. Les images se succèdent sans véritable logique.

Des habitants d'un quartier de Palerme rivalisent pour aller récupérer les pièces d'un bateau échoué, un grand père raconte une histoire incompréhensible à son petit fils, la famille passe une journée à la plage, le père critiquant l'ampleur du ventre de son collègue, la mère jouant les arbitres faux-cul entre deux fillettes... Le ton adopté flirte sciemment avec celui de la comédie caricaturale, sans pour autant nous décrocher un sourire, et les genres se mélangent, jusqu'à la comédie musicale.

Puis le film prend soudainement un tournant, avec l'assassinat de la fille de la famille alors qu'elle jouait dans la cour, à cause d’une balle perdue, qui visait au départ son cousin, membre potentiel de la mafia locale. La famille endeuillée découvre qu'elle peut bénéficier d'un fond d'aide aux victimes de la mafia. Débute alors un pamphlet plutôt réussi, qui stigmatise les attitudes intéressées, la loi du silence, la compromission, en dressant un portrait au vitriol d'une famille sicilienne vendue aux puissants, et dont la médiocrité morale a de quoi faire frémir. Un film qui devrait faire grincer des dents dans le sud de l'Italie.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur