A LA PETITE SEMAINE

Un film de Sam Karmann

Changement de cap

Dans un bar de quartier, les habitués sont tous là, fébriles, emprunts à une agitation particulière. Il faut dire qu'ils attendent la venue de Jacques (Gérard Lanvin), qui vient de passer cinq ans derrière les barreaux…

Sam Karmann adopte dès le début la caméra à l'épaule, qui comme frénétique, cherche les regards, les repères, suit les paroles, dans ce bar du Saint Ouen d'aujourd'hui, et laisse sentir l'attente , l'inquiétude, l'excitation du moment. Il adopte ainsi un véritable point de vue qui conforte l'état de ses personnages : la fébrilité.

L'un sort de prison et perd malgré lui ses derniers bons repères. L'autre tente de cacher à un entourage peu cultivé et un peu rude, qu'il s'adonne à sa passion, le théâtre. Et le dernier, jeune idiot presque caricatural, ne rêve que d'une chose, commettre un braquage. Dans ces rôles en or, Lanvin, Gamblin et Cornillac rivalisent de droiture, espoir et gaucherie.

On éprouve un vrai plaisir à contempler ces trois grands acteurs français qui sans en faire des tonnes, donnent à voir leur meilleur jour. Un coup de chapeau à Clovis Cornillac, dont l'énergie et la hargne benête saura séduire ceux qui ne le connaissent pas encore. Un film plein d'espoir, où le libre arbitre prend le dessus sur une fatalité scénaristiquement trop facile.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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