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TIENS-TOI DROITE

Un film de Katia Lewkowicz

Du grand n’importe quoi, tout simplement !

Lily, Louise et Sam ne se connaissent pas mais souffrent chacune de ne pouvoir être la femme qu’elles aimeraient être. Le hasard va remédier à ça en les réunissant autour d’un projet commun...

Mais quelle substance illicite a bien pu consommer Katia Lewkowicz pour nous infliger cet agglomérat de scènes indigestes ? Semblable à un mauvais rêve dont on se réveillerait fiévreux, « Tiens-toi droite » accumule dans un style foutraque assumé, une succession de mini-séquences, tournées à la va-vite et qui voient s’épancher une multitude de personnages tourmentés. Sans cesse en mouvement, chacun susurre avec un sérieux confondant des dialogues insipides parfois totalement absurdes. Ce capharnaüm d’inepties, déjà peu compréhensible, est recouvert dans sa plus grande partie de musiques diverses et variées, qui donnent au final, la désagréable impression d’avoir visionné une bande annonce interminable.

Visiblement consciente qu’elle est allée un peu loin dans les circonvolutions de sa pensée, Katia Lewkowicz s’impose narratrice dans les premières minutes pour présenter la grande complexité de ses 3 personnages principaux. Lili (Laura Smet) est Miss pays francophones, anciennement Miss Nouvelle-Calédonie bien que née dans les Ardennes. Elle adore son père mineur au point de l’embrasser sur la bouche et de vouloir comme lui, travailler à la mine. Louise (Marina Foïs) hérite d’un pressing dirigé précédemment par « son père » qui violait régulièrement toutes les blanchisseuses, dont sa mère. Parallèlement à ça, elle postule pour diriger une usine de fabrication de poupées aux côtés de Stéphane, accessoirement son amant. Enfin Sam (Noémie Lvovsky), certainement la plus équilibrée de toutes, est simplement au chômage et attend son quatrième enfant, qui (surprise !)… ne sera pas tout seul, puisqu’elle accouche de jumelles. Autour d’elles gravitent une kyrielle de personnages tous aussi étranges qu’inutiles, comme la pauvre Marguerite (Lola Dueñas), dont on se demande tout le film ce qu’elle vient faire là.

Vous êtes déjà perdu ? Sachez que ce n’est que le début, le reste du film promet bien d’avantage en matière de divagations ridicules. Cette avalanche de discours aussi incongrus soient-ils, pourrait séduire si elle ne se prenait pas au sérieux et révélait une certaine poésie d’écriture. Or ici, rien de tout cela, bien au contraire, le film est on ne peut plus sérieux. Pire ! Il prétend véhiculer un message. Car oui, « Tiens-toi droite » outre ses velléités pseudo-artistiques, se veut être un pamphlet féministe qui dresse les portraits d’une femme-objet amoureuse de son papa, d’une autre en mal de reconnaissance qui ne veut pas d’enfant et d’une troisième qui souffre d’en avoir trop. Toutes trois vont se retrouver pour élaborer LA poupée idéale, celle qui ne déforme pas le corps de la femme et qui ne conditionne pas les petites filles à n’être qu’un simple objet de désir masculin. Une thèse parfaitement honorable qui pourrait faire mouche si elle n’était pas noyée dans l’excès d’élucubrations sus-citées. On ressort du film profondément agacé devant tant de prétentions, écœuré d’avoir perdu 1h34 à subir les délires existentiels d’une réalisatrice qui tente d’impressionner son auditoire avec des effets de styles pompeux et grotesques. Un vrai supplice !

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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