Festival du Film Court de Villeurbanne 2023 : Regard sur la compétition Courts-Métrages – Programme 3

La compétition se poursuit au Zola avec le troisième volet et 5 films en lice : "Les éveillées", "Rémanence Macula", "Istina", "Dans le noir" et "Muga". Le point commun de cette sélection haut de gamme est qu’ils traitent tous de liberté, des droits humains et de frontières.

Notre avis sur les 6 films de la compétition internationale - Programme 3 :

On prend une bonne bouffée d’air frais avec "Les éveillées" de Nina Bouchaud-Cheval et son court de 30 minutes. On découvre Zoé, merveilleusement interprétée par Zoé Adjani, une jeune ado solitaire qui doit faire face à la maladie de son père mourant : « Je serai toute seule quand ça arrivera ». Mais elle trouve refuge et évasion en fréquentant le quotidien et le personnage de France, une jeune tzigane, interprété avec brio par Clémence Boisnard. Les jeunes femmes se lient d’une amitié forte et assez ambiguë.

"Istina", la vérité en Serbe, de Tamara Denic est un court-métrage de 29 minutes très construit avec un scénario qui tient en haleine du début à la fin. Les personnages sont merveilleusement interprétés par Nika Rozman, Milica Vuksanovic et Elizabeta Djoreveska, au jeu saisissant. Nous sommes à Belgrade en 2022, une photo-reporter tient absolument à dire la vérité sur ce qui se passe politiquement et socialement dans son pays, mais elle se fait agresser et menacer. Elle doit donc s’exiler en Allemagne avec sa fille Lara qui, on le sent, suivra le combat de sa mère. Un joli film sur la transmission et un bel hommage aux journalistes reporters d’images.

On continue avec, "Muga", frontière en Basque. Ce beau film aux allures de Western signé Enaut Castagnet. nous transporte pendant 21 minutes. Nous assistons au tête-à-tête de deux personnages aux antipodes: Joxean, un fermier Basque éleveur de cochons rustre et mal traitant, et Kamaru, un jeune africain vulnérable en exil. Un jeu de pouvoir s’exerce entre les deux protagonistes jusqu’à ce que leur relation finisse par s’équilibrer grâce à un ennemi commun. Un film qui accroche grâce à un scénario construit, des images texturées et contrastées.

"Dans le noir" fait écho à Muga, car il s’agit ici encore d’immigration. Mais maintenant c’est l’histoire d’Amara, Guinéen de 22 ans. Il est rescapé d’une traversée de la méditerranée. Il trouve refuge chez Mouba, un dandy sénégalais qui vit de la location de ses papiers d’identité. « Tu me donnes la moitié de ton salaire et je te loue ma carte de séjour ». Amara joue le jeu jusqu’au jour où il va se sentir trahi et va s’enfuir encore une fois. Un joli court français de 15 minutes de Mor Talla Ndione avec Mata Gabin Mata, Aboubakar Camara et Heza Botto.

Pour clôturer cet aperçu des films de cette troisième programmation parlons de "Rémanence Macula". Un court-métrage belge de Marc Antoine Heine qui ne laisse pas du tout indifférent et se démarque des quatre autres films de par son genre documentaire. Intime et touchant, le réalisateur nous fait expérimenter pendant 14 minutes le handicap de sa grand-mère atteinte de la maladie de la vision, la macula.

Micro-Trottoir réalisé par Georgy Batrikian

Nous voici à la sorti du cinéma le Zola après la troisième projection des 5 films en compétition : "Les éveillées", "Rémanence Macula", "Istina", "Dans le noir" et "Muga".

Écouter les top et flop du public : 

Pour aller plus loin sur les films découvrez le focus sur les réalisateurs Nina Bouchaud-Cheval, "Les éveillées" et Enaut Castagnet pour "Muba" au micro de Georgy Batrikian dans notre quotidienne dédiée aux interviews.