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Festival de Venise 2023 : "Origin", une démonstration laborieuse et terriblement autocentrée

8 septembre 2023
Festival de Venise 2023 impression 14
© Atsushi Nishijima - Courtesy of Array Filmworks, Fourni par la Biennale de Venise

Compétition
ORIGIN
de Ana DuVernay
avec with Aunjanue Ellis-Taylor, Jon Bernthal, Vera Farmiga, Niecy Nash-Betts, Audra McDonald, Nick Offerman, Connie Nielsen…

Notre première impression sur le film :

Base sur le livre "Caste: The Origins of Our Discontent" (2020) d'Isabel Wilkerson, prix Pulitzer du reportage nationale ne 1994, a donc pour personnage central une auteure afro-américaine, bien décidée à démontrer que la société d’aujourd’hui est rongée non pas principalement par le racisme, mais par le système de castes qui divise celle-ci. Si l’on peut être d’accord ou pas avec la démonstration, ce qui tente de faire le lien visuellement entre les violences envers les afro-américains et leur esclavage, le traitement des juifs par les nazis ou le sort de la caste des intouchables en Inde, est fait de reconstitutions laborieuses et de bribes de flash-back centrés uniquement sur la souffrance. Démonstratif jusque dans sa manière de présenter les piliers d’une société régulée par castes (endogamie, déshumanisation et pureté) le film s’avère au final profondément discutable et surtout auto-centré.

Car en effet l’ensemble revient à faire porter aux États-Unis l’invention du système de castes, de l’esclavage ou de d’exploitation des masses, voire de leur extermination, présentant les nazis comme s’étant inspiré de leurs pratiques pour aller plus loin, et oubliant allègrement ne serait-ce que les sociétés antiques par exemples. Comme si chaque peuple n’était finalement pas capable d’inventer lui-même le pire. Pire, dans les relations de l’autrice avec son entourage, c’est avant tout La perte qui est au centre des quelques passages, une fois la mère ayant avoué à demi-mot sa non révolte face aux blancs. Forçant l’émotion en permanence, les deuils successifs n’apportent rien au discours de fond ou à l’intrigue, et s’imposent au spectateur comme des tire larmes plus gênants qu’autre chose, d'autant que l'on est nullement ici dans un biopic de l'auteure.

Voir la bande annonce du film "Origin" :

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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