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Festival de Venise 2023 : "Maestro", biopic sans grand relief sur Léonard Bernstein

6 septembre 2023
Festival de Venise 2023 impression 07
© Jason McDonald – Netflix - 2023, Fourni par la Biennale de Venise

Compétition
MAESTRO
de Bradley Cooper
avec Carey Mulligan, Bradley Cooper, Matt Bomer, Maya Hawke, Sarah Silverman, Josh Hamilton, Scott Ellis, Gideon Glick, Sam Nivola, Alexa Swinton, Miriam Shor...

Notre première impression sur le film :

Ouvrant et refermant son film sur le tournage d’une interview du chef d’orchestre Léonard Bernstein, au piano, exprimant sa tristesse et le manque lié à la disparition de sa femme, Felicia Montealegre, Bradley Cooper place d’emblée le curseur du côté de l’intime, dans ce biopic finalement (et malheureusement) très peu orienté vers le métier de l’artiste. Dans la foulée, le film bascule en noir et blanc, résumant alors en un plan séquence remarquable où l’on suit l’homme, de couloir en décors, jusqu’à une salle de concert où il se retrouve à faire le remplacement qui lancera son immense carrière. La joie en émane, l’excitation, celle d’un passionné, heureux de se lancer, même sans répétition. Une joie que l’on ne retrouvera plus par la suite, la mise en scène semblant se faire plus sage, comme l’homme, alors qu’il décide de s’engager dans une relation avec cette femme, lui qui semblait heureux avec son amant.

Ne réussissant pas à transmettre les élans de liberté du Maestro, insistant sur sa complicité avec Felicia et une certaine forme d’engagement envers elle, le scénario préfère s’engouffrer dans le drame de manière répétée. Une caméra qui filme de loin une dispute à demi-mots depuis le jardin, ou qui suggère un tournant dans leur relation, avec des affaires mises à la porte de la chambre, ne réussit pas à éclipser les montagnes de pathos qu’accumule un scénario qui souffle le chaud et le froid autour du comportement de l’homme et de son épouse. Et la dernière partie, en tire l’arme, n’arrange pas les choses, alors que compréhension et pardon semblent être affichés en grosses lettres sur les visages des deux interprètes. On en ressort non seulement avec la sensation de ne rien avoir appris de la carrière de Bernstein, mais aussi avec l’impression d’avoir survolé les questions de l’impact de la renommée sur les relations d’un couple, aussi sincère soient-elles.

Voir la bande annonce du film "Maestro" :

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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