Festival de Venise 2023 : "El Paraiso", touchante émancipation d’un fils d’immigrée

Horizons - Orizzonti
EL PARAISO
de Enrico Maria Artale
avec Edoardo Pesce, Margarita Rosa De Francisco, Maria Del Rosario, Gabriel Montesi...

Notre première impression sur le film :

C’est une famille rudement soudée que va venir perturber une jeune colombienne. En quelques plans dans un club de danse de salon et dans leur appartement, Enrico Maria Artale installe la complicité entre la Madre, femme d’origine colombienne installée en Italie, et son fils Pablo quarantenaire. Suggérant par bribes la solitude de celui-ci, entre une baise rapide avec une prostituée et le visionnage de pornos sur son ordinateur, le scénario va se centrer ensuite sur le réveil des sens de celui-ci, alors qu’ils se retrouvent à héberger celle qui leur a servi de mule, la jeune Inès. Car le duo mère fils trempe dans le trafic de drogue, et le paradis dont parle le titre du film, semble bien loin.

Pourtant le métrage opère aux deux tiers un changement de cap, venant renforcer l’envie du personnage principal de se rendre dans ce pays qu’il n’a pas connu, mais dont il parle la langue. Le switch est d’ailleurs permanent entre l’Italien et l’Espagnol, créant comme un lien invisible avec la Colombie, tout comme la Salsa, danse endiablée par laquelle va également surgir la jalousie. Drame fort en émotions, "El Paraiso" prend tout son sens dans sa dernière partie, alors que Pablo, interprété avec brio par Edoardo Pesce (même si Margarita Rosa De Francisco, qui joue la mère, pourrait bien remporter le prix d’interprétation dans la section Orizzonti samedi) tente de prendre enfin son envol.