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Festival
Festival de Berlin 2024 : envoûtant et lumineux "Shambhala"
Compétition
SHAMBHALA
de Min Bahadur Bham
avec Thinley Lhamo, Sonam Topden, Tenzin Dalha, Karma Wangyal Gurung, Karma Shakya...
Notre première impression sur le film "Shambhala" :
C’est dans la joie que Pema épouse le même jour deux frères, Tashi et Karma, le second étant voué à rejoindre un monastère, et leur petit frère, à peine adolescent, à habiter avec eux trois. Comme il lui a été dit lors de la cérémonie, elle devra les traiter à égalité, mais il y aura toujours un des deux qui aura une place spéciale dans son cœur. Et il s’agit de Tashi, avec lequel la complicité et la proximité physique paraît évidente. Mais comme chaque année une caravane va partir, les yacks chargés de marchandises, pour commercer avec d’autres communauté à Lhassa. Tashi s’en va donc, et étrangement ne revient pas. Pema, enceinte, va alors partir à sa recherche, en direction du col vers lequel il se serait dirigé.
Tout dans "Shambhala" n’est que suggestion et gestes de retenue, depuis la manière de montrer le trépas (le franchissement d’un seuil fait de draps blancs, dans des transitions de couleur sépia), les élans amoureux des maris comme d’un professeur d’école qu’elle invite chez elle, les atteintes possibles à la réputation (elle dévie de trajectoire dans cette aube où elle ramène le prof chez lui, imbibé...), l’amour d’une mère qui prône la prudence... La beauté des images, magnifiant les paysages arides des plateaux tibétains, n’a d’égal que la droiture de personnages qui veulent bien faire, autant tournés vers le respect de l'humain que vers la tradition. Le film, lui associe avec pudeur, romantisme et mysticisme. Une œuvre à fleur de peau, forcément dépaysante, qui pourrait bien se retrouver en haut du palmarès samedi soir.
