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PRINCE OF TEARS

Un film de Yonfan

Pouvoir aveugle

A Taïwan en 1954, la peur du communisme fait commettre aux autorités militaires les pires atrocités. Un professeur de peinture, parti sur des terrains interdits, en fait les frais. Pour simple procès, il a simplement le droit de se faire jeter d'une falaise...

C'est à l'histoire d'une famille brisée par les soupçons paranoïaques d'un pouvoir en place que le réalisateur nous convie, nous permettant de suivre le parcours de deux soeurs, une fois leurs deux parents accusés de trahison. Entre une mise en scène sur-signifiante (du chocolat brisé au sol marque la disparition de l'enfant, un portrait du couple est piétiné par des soldats négligents...) qui ne lésine ni sur les ralentis inutiles, ni sur les arrêts façon gravure de mode, se dessine une fresque sans âme aux changements de ton carrément pénibles.

Malgré une photo soignée, à aucun moment on ne croit aux milieux dans lesquels évoluent les personnages, ni aux tonnes de coïncidences et manigances qui s'accumulent. Le pouvoir est certes aveugle, mais le spectateur, lui, non. Le conte que lisent les petites et qui donne son titre au film, et les parallèles avec l'histoire des deux couples, ne font qu'ajouter à la lourdeur d'une histoire déjà confuse. D'autant que ce ne sont pas les allusions salaces ("Est-ce que je peux vous rouler... une cigarette") qui feront non plus de cette fresque pompeuse, une quelconque comédie.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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