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LA NYMPHE

Un film de Pen-ek Ratanaruang

Les sirènes de la forêt ne sont plus ce qu'elles étaient

Deux hommes sont retrouvés morts en forêt, noyés dans un plan d'eau. Une photographe infidèle, part avec son mari, faire des prises de vues sur les lieux...

Sur le papier, ce film asiatique présenté à Un certain regard en 2009 avait de quoi intriguer. Malheureusement, l'interminable mise en place, dont l'inutile trajet en voiture, commencent à faire trépigner sur place quand débute une longue errance en forêt, où les présences surnaturelles sont suggérées progressivement, par bruits de brindilles, silhouettes lointaines de femmes, corps trainés lentement, et autres mains qui rentrent dans le cadre subrepticement. Mais la lenteur de l'entreprise tue le moindre suspense tout comme le trouble qu'aurait pu générer le rapport des protagonistes au végétal et notamment à un arbre aux courbes inquiétantes.

Du coup, quand le mari disparu en forêt revient et commence à agir de manière étrange en recréant une étouffante forêt autour de la maison, il est déjà trop tard, le spectateur ayant décroché depuis bien longtemps. Dommage, car il s'agit là de la partie la plus intéressante du film, intrusion urbaine des esprits de la forêt qui serait plutôt réussie si elle ne charriait pas un certain un discours moralisateur concernant l'adultère. Reste que vous ne regarderez plus la terre sans avoir des idées érotiques...

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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