BRUNO REIDAL

Un film de Vincent Le Port

Un personnage fascinant mais c’est à peu près tout

En 1905, Bruno Reidal, un jeune séminariste issu d’une famille de paysans, tue puis décapite un enfant. Afin de déterminer si son acte relève de la psychiatrie, un jury de médecins lui demande de relater précisément les 17 ans de sa vie…

Bruno Reidal film movie

Le personnage principal se plaint que sa vie soit « triste et monotone ». On pourrait se lamenter avec les mêmes mots au sujet du rythme de ce film et de l’interprétation monocorde. Pour son premier long métrage, Vincent Le Port opte pour un style dépouillé et assez réaliste, refusant généralement les effets de mise en scène au profit d’une certaine froideur qui rappelle vaguement "L’Étranger" de Camus. L’atmosphère surannée ainsi créée donne l’impression de voir un drame des années 70, donc une absence de modernité qui n’enthousiasme guère.

Âpre mais assez ennuyant, le film ne décolle jamais vraiment malgré l’intérêt que l’on peut avoir pour cette macabre histoire vraie. En s’appliquant à décortiquer un personnage complexe et fascinant sans déterminisme ni jugement, le métrage s’avère trop clinique et l’interprétation trop empruntée.

On retiendra tout de même un certain fétichisme dans la manière de filmer les corps et notamment les cous (qui n’est pas sans rappeler Luis Buñuel) et quelques moments plus créatifs, comme la façon de montrer le crime à deux reprises, ou quelques plans par-ci par-là (par exemple la mère visible à travers un verre).

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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