ZONE HOSTILE

Un film de Mikael Håfström

Anthony Mackie en mode pilote automatique d’une œuvre tout autant mécanique

Après avoir désobéi aux ordres et engendré la mort de plusieurs soldats, un pilote de drones est envoyé sur cette même zone de conflit. Il va alors faire la rencontre d’un officier supérieur au comportement surprenant, au point de se retrouver embarqué dans une mission suicide à ses côtés…

Sortie le 15 janvier 2021 sur Netflix

Depuis une cabine, un pilote de drones décide de désobéir à sa hiérarchie et valide une frappe condamnant à mort deux soldats sur le terrain, sans la moindre émotion. Envoyé en guise de punition dans cette même zone de conflit, un pays d’Europe de l’Est indéterminé, le bleu se voit rattaché au service d’un androïde, nouveau super prototype de l’armée américaine où la ressemblance humaine est parfaite, la force extraordinaire en plus. La déshumanisation de la guerre, le rôle de la technologie dans les futurs protocoles de combat, l’ingérence des Etats-Unis : voilà de nombreux sujets passionnants… Qui ne seront jamais traités par le film ! Celui-ci préfére respecter sagement le cahier des charges de la série B d’action, teintée d’une légère couche SF pour être dans l’air du temps.

Façon jeu vidéo, avec des personnages avançant caméra à l’épaule dans des zones dépeuplées où la menace peut surgir de partout, d’un sniper au loin ou des quelques habitants croisés sur le chemin, "Zone hostile" recherche avant tout l’efficacité. Et dans cet exercice, Mikael Håfström ("Le Rite", "Évasion") est plutôt bon, nous servant sur un plateau repas tous les mets indispensables d’un bon buffet à volonté : courses-poursuites, explosions, bagarres, méchants complètement barrés, complot géant, musique épique, plans rapprochés sur des hommes en train de briser des bras à la pelle. Si les fans du genre pourront ainsi se délecter devant quelques moments jouissifs, l’absence totale de prise de risque condamne le métrage à n’être qu’un énième actionner bientôt perdu dans la masse du gigantesque catalogue Netflix. « Circulez, il n’y a rien à voir » !

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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