INTERVIEW

TOUT POUR PLAIRE

Les deux actrices acquiescent lorsqu’un journaliste affirme que la crédibilité d’un film comme Tout pour plaire repose principalement sur l’entente entente entre les trois actrices. Judith Godrèche ajoute que l’entente avec la réalisatrice était aussi importante. Et que dans le cas de M…

© Olivier BACHELARD

Les deux actrices acquiescent lorsqu’un journaliste affirme que la crédibilité d’un film comme Tout pour plaire repose principalement sur l’entente entente entre les trois actrices. Judith Godrèche ajoute que l’entente avec la réalisatrice était aussi importante. Et que dans le cas de Mathilde, qui dit ce qu’elle pense et est un peu grande gueule, cela ne l’empêche pas d’être docile sur un tournage. Mathilde ajoute qu’elle est plutôt « brave », mais pas faux cul, un peu comme son personnage, qui est une brave fille en quête de l’amour absolu. C’est une idéaliste assez directe.

Le ton est donc donné, entre franchise et plaisanterie. Quand on leur dit que ces femmes qu’elles représentent sont un peu les symboles d’une génération en crise, Mathilde Seigner confirme que l’on fait moins d’efforts pour rester en couple, et que l’on se sépare donc plus facilement. Judith Godrèche ajoute qu’aujourd’hui les femmes peuvent se construire, même avec un manque de repères, au travers d’une vie sociale et professionnelle. Ce qui n’était pas forcément le cas auparavant. Le film fait un choix : aborder ces personnages sous l’angle de la réussite de leurs vies amoureuses.

La rencontre avec la réalisatrice s’est d’abord passée avec Mathilde, qui dit aimer aider à accoucher ce genre de film que quelqu’un porte dans son cœur. C’est un peu elle qui déclenché le fait que ce premier film se fasse. Judith Godrèche ajoute que la réalisatrice inspire confiance, car même si elle vient du monde la finance (et du CNC), elle voulait fair un film très personnel. Au niveau du casting, elle a souhaité diversifier les types d’actrices, en piochant dans des univers différents. Le fait que ce soit un regard d’une belge sur un trio de citadines, pas forcément parisiennes d’ailleurs, les a séduites toutes les deux.

Finalement, si les hommes sont un peu malmenés dans le film, Mathilde Seigner souligne avec justesse qu’ils ont tous leurs raisons. Même le mari bosseur a une maîtresse, parce que sa femme ne s’intéresse plus à lui depuis longtemps. Mais il l’aime encore. L’intérêt du film pour les hommes, selon Judith Godrèche est de leur donner accès à des discussions de filles, comme ils rêveraient d’en entendre. C’est un peu la base du succès d’un feuilleton comme Sex and the city, qui plait également aux hommes.

Judith Godrèche trouvait son personnage assez plat au départ, en tout comme étant le moins spectaculaire des trois. Elle a fini par lui donner une dimension ludique, à force de discussion avec la réalisatrice. Elle s’est beaucoup amusée dans la scène avec le patient dragueur par exemple. Elle perd ses moyens, cela lui donne un aspect fantasque très écrit. Mathilde Seigner indique qu’elle a rarement eu la place d’improviser, hormis dans la scène où elle mange du thon, et déclame un speech, se terminant par « qu’est-ce qu’on s’amuse ». Seul le personnage de Anne Parillaud leur paraît finalement avoir un peu moins de relief en bout de course.

Judith Godrèche termine en affirmant que même si en France, faire des entrées n’est pas bien vu, et que souvent ce sont les comédies qui en font, ce film prouve qu’on peut faire une comédie et être un auteur. Certes, elle se sent un peu cataloguée, mais trouve qu’il est logique, après avoir travaillé chez quelqu’un, d’inspirer d’autres gens, qui vous proposent alors des rôles. Mathilde Seigner regrette que dans son cas, après Une hirondelle a fait le printemps, on lui ai proposé uniquement des agricultrices. Elle est sortie aujourd’hui du « appelez Seigner, elle sait traire », et c’est le premier personnage qui lui ressemble autant, et elle trouve cela amusant à faire, et à voir.

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