COLD BLOOD

Un film de Stefan Ruzowitzky

Un fastidieux fourre-tout d’histoires peu plausibles

Sur une route enneigée, une grosse berline roule à vive allure. À son bord, Addison, et sa sœur Liza comptent les dollars de leur dernier braquage. Soudain, le véhicule percute un animal et voilà le frère et la sœur livrés à eux-mêmes en plein blizzard. Lui, partira vers le nord, afin de passer la frontière canadienne avec le magot, laissant Liza, meurtrie de froid sur le bord de la route…

Sortie en DVD et Blu-ray le 05 mars 2013

Tout commençait plutôt bien, un casse de casino qui tourne mal, deux fugitifs perdus dans le blizzard, dont un frère qui se soucie surtout de passer l’argent au Canada, quitte à laisser sa petite sœur, en mini robe sexy, en pleine tempête de neige. Deux protagonistes, deux cavales, deux fois plus d’embûches ! Malheureusement, ce double récit prometteur va se démultiplier en une succession d’histoires bancales peu crédibles. En effet, Stefan Ruzowitzky, ne se contente pas de suivre ses deux héros, il développe en parallèle, le parcours de personnages subalternes, destinés à enrichir son récit de péripéties diverses et variées.

Malheureusement, ces rôles secondaires prennent un peu trop de place. Leurs histoires personnelles sont assez complexes et pourraient faire un film à elles toute seules. C’est le cas surtout de Jay, le boxeur prometteur, stoppé en pleine gloire par une sombre histoire de paris truqués. Sorti tout juste de prison, ce dernier est poursuivi par la poisse et se retrouve malgré lui en cavale… Un de plus ! Or, pour faire se rencontrer Jay et Liza (car il faut bien un peu de sexe dans toute cette action), le réalisateur fait du boxeur maudit, un bon garçon qui va gentiment passer Thanksgiving chez ses parents. Une incohérence de ton qui plombera le film jusqu’à son dénouement.

En effet, on a l’impression que pour se dédouaner de la succession de scènes d’action (pourtant assez bien réussies), le réalisateur cherche à donner de l’épaisseur à son film en l’agrémentant d’un scénario alambiqué. Il tente sans succès, la technique consistant à croiser plusieurs histoires différentes, liées par un détail, et qui vont forcément interagir entre elles. Les parents de Jay (représentant la bonne morale) habitent une maison isolée tout près de la frontière que cherche à passer Addison. La flic est une amie de la famille, qui subit les sarcasmes misogynes de ses collègues et du shérif (alias son père). Par contre, au beau milieu de la forêt vit une famille rustre, dont le mari est un fou notoire prêt à dégommer tout ce qui bouge. Ici pas de corrélation avec les autres protagonistes... mais le tout manquait cruellement d’hémoglobine. Voilà donc un imbroglio bien indigeste qui finit par nuire à la prétention de thriller tant escomptée. Une déception cinématographique qui n’aura finalement même pas les honneurs des salles obscures puisqu’il est annoncé directement en sortie DVD.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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