PETITES COUPURES

Un film de Pascal Bonitzer

Un scénario sans grand intérêt

Bruno, journaliste communiste, ne sait plus quel amour le guide dans sa vie. Marié à Gaëlle (Emmanuelle Devos), Bruno ne peut s'empêcher de se laisser aller dans les bras de la jeune Nathalie (Ludivine Sagnier) qu'il considère lui-même comme une femme sans intérêt pour un homme comme lui. Alors que sa femme décide de prendre du recul, son oncle Gérard, élu communiste sur la sellette (Jean Yanne), lui demande de le rejoindre dans une petite ville de la région de Grenoble afin de lui rendre un service. Gérard lui confie alors une lettre que Bruno doit remettre à un certain Verekher. En arrivant chez ce dernier, Bruno rencontre Béatrice (Kristin Scott Thomas), femme tiraillée entre l'amour pour son mari et la volonté de s'évader de ses contraintes. Tombant sous le charme de celle-ci, ils passent la nuit à arpenter les routes de montagnes, se cherchant et se repoussant…

Même si la distribution laisse présager un grand moment de cinéma, le jeu performant des acteurs n'arrive pas à sauver l'histoire de cet homme perdu au milieu des femmes auxquelles il succombe sans aucun scrupule, ni respect pour chacune d'entre elles. Ses rencontres avec ces trois femmes, aux destins et aux caractères opposés, le font se perdre de plus en plus, malgré l'espoir que Béatrice le sorte de son désarroi.

Daniel Auteuil perpétue dans " Petites coupures " un rôle dénué de toute démonstration sentimentale que l'on commence à bien connaître. Cependant, même si ce rôle implacable convenait pour " L'adversaire ", il en devient ennuyeux dans Petites coupures, voire agaçant. Seule la présence des femmes autour de Bruno sort le film des longueurs de certaines scènes et de l'inertie du personnage principal. On peut aussi regretter l'existence de certaines scènes dont on espère pouvoir tirer un intérêt et qui finalement, semblent inachevées.

Beaucoup d'hommes pourraient effectivement se reconnaître dans le personnage de Bruno, et c'est d'ailleurs ce que recherche Pascal Bonitzer, mais quel est le but si la morale de cette histoire n'existe pas ? Petites coupures semble être le passage de la vie de " n'importe quel homme ", une histoire sans début et sans fin.

Caroline LevesqueEnvoyer un message au rédacteur

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