[REC]

Rien de bien révolutionnaire

Une reporter aux dents longue et son caméraman doivent passer une journée auprès d’un tandem de pompiers: Manu et Alex. Lors de leur première intervention dans un immeuble, après avoir forcé la porte d’une vieille dame, vraisemblablement dérangée, ils se retrouvent enfermés avec les autres habitants des lieux…

Le nouveau film de Jaume Balaguero, auteur espagnol connu pour ses thrillers horrifiques (« La secte sans nom », « Fragile »), lorgne du côté de la télé réalité et des faux reportages façon « projet Blairwitch ». Il signe ici un honorable film de zombies, à mi-chemin entre « 28 jours plus tard » de Danny Boyle et les morceaux de bravoures ringards de Romero. En effet, le film conte le début d'une épidémie que l'on commence à connaître, et joue le huis clos, contingentant l'action aux différents appartements et espaces communs de l'immeuble dans lequel nos anti-héros vont révéler peu à peu leur vrai nature.

Prenant le parti du faux reportage, Balaguero se positionne en caméraman d'une équipe télé, et signe du coup, quelques scènes de poursuite ou morsure, d'une efficacité certaine, l'aspect caméra à l'épaule permettant au passage de capter la panique. Les effets sont légions, avec gros plans sur des piqûres dans des plaies, vision nocturne et plans au raz du sol supposé dû à une mise en marche accidentelle de la caméra. Pointant la paranoïa ambiante, mettant à jour le racisme quotidien, « Rec » aligne les interviews de chacun des protagonistes, laissant apparaître en filigrane le besoin judéo-chrétien de trouver forcément un coupable.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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