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MAKING OF

Un film de Cédric Kahn

Quand Jonathan Cohen brille au milieu d’un puissant casting

Une voiture enfonce un portail. Une foule d’ouvriers en colère envahissent la cour et font face à de nombreux vigiles. Il s’agit en fait du tournage du nouveau film de Simon, réalisateur, qui raconte le combat d’ouvriers en lutte pour sauver leur usine. Après une deuxième prise et des modifications influencées par l’acteur principal, cette première matinée de tournage se poursuit sur une réunion avec deux coproducteurs et leur avocate. Son producteur leur avait en effet donné une version du scénario avec une fin positive, bine qu’en réalité les ouvriers vont tout perdre. Alors que les ennuis commencent, Simon demande à un jeune figurant de filmer le tournage « comme un journal de bord »…

On voit bien ce qui a pu motiver un casting aussi imposant à s’impliquer dans le nouveau film de Cédric Kahn. Décidément très productif, l’auteur de "La Prière" est l’an dernier passé par la Quinzaine des cinéastes à Cannes avec "Le Procès Goldman", avant de présenter sur le Lido de Venise son "Making of" hors compétition, comédie réussie sur la construction d’un film malgré les obstacles multiples que constituent le financement, les manœuvres de producteurs, l’égo de certains acteurs, les divers problèmes techniques à résoudre, ou encore les aventures amoureuses des uns ou des autres. Tout cela sent forcément bon les anecdotes et le vécu, et aura de quoi faire sourire les spectateurs les plus récalcitrant, pouvant eux aussi voir ici, comme au travers du Making of lorsqu’il sera monté pour la première fois, la solitude d’un réalisateur… ou au contraire un travail d’équipe.

Mais le fait de créer un parallèle entre la révolte des ouvriers dans le film dans le film et les comportements des membres de l’équipe, apporte en réalité une lecture encore plus intéressante, par rapport à d’autres récentes fonctionnant sur le même principe, comme le récent "Ça tourne à Séoul" ou même "Coupez !". Le film doit également beaucoup à son casting, avec Jonathan Cohen, à son sommet, en acteur imbu de lui-même, qui a le don de se mettre tout le monde à dos. Mais on notera les prestations, outres celles de Denis Podalydès et Emmanuelle Bercot, toujours impeccables, de Xavier Beauvois en producteur louche et particulièrement lâche, de Souheila Yacoub en actrice à bout de nerf et de Stefan Crepon, qui confirmer ici tout le bien qu’on pensait de lui depuis son rôle dans "Peter Von Kant".

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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