IF I WANT TO WHISTLE, I WHISTLE

Un film de Florin Serban

Éviter le pire à ses proches

Silviu a 18 ans et il vit dans un camp de redressement avec d'autres adolescents. Son quotidien est fait de travaux physiques et de camaraderies viriles. Dans quelques semaines, il sera dehors, et la visite de son petit frère, lui apprenant que sa mère est revenue à la maison, va bouleverser ses derniers jours d'incarcération...

Ce premier film roumain, présenté en compétition au Festival de Berlin 2010 et récompensé par le Grand Prix et le prix de l'innovation, aura de quoi faire chavirer le coeur des plus aguerris des spectateurs. Récit d'une mise sous pression d'un individu qui n'a plus qu'une perspective dans la vie, retrouver son frère, qu'il a lui même élevé, le film bénéficie à la fois de la vitalité adolescente de son protagoniste principal et d'une mise en scène qui sait ménager des espaces resserrés à des accès de tension voire de violence.

La prison est un lieu d'attente et de confrontations, dans laquelle un objectif, retiré à un individu, peut faire basculer un destin dans le tragique. Car chacun sait bien que parfois l'attente, doublée de l'incertitude, finit par être insupportable. Et cela donne lieu ici, au coeur d'un scénario lumineux de noirceur, lorsque les peurs du personnages finissent par s'exprimer, à une insoutenable scène de parloir, prise d'otage désespérée durant laquelle le jeune tente d'exister. Quant au dénouement de cette sombre histoire, il met formidablement en évidence l'altruisme et la naïveté mêlées d'un garçon qui agit avec ses propres armes, le tout en une logique qui a de quoi faire peur aux adultes irresponsables, ici justement montrés du doigt.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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