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Festival
Festival de Cannes 2024 : "Motel Destino", histoire d’adultère colorée
Compétition
MOTEL DESTINO
de Karim Aïnouz
avec Fábio Assunção, Nataly Rocha, Iago Xavier...
Notre premier avis sur le film :
Karim Aïnouz, gagnant à Un Certain regard en 2019 avec le très beau "La Vie Invisible d’Euridice Gusmão", était reparti bredouille l’an dernier de sa première participation à la compétition avec le film d’époque féministe "Le Jeu de la Reine". Son retour en compétition un an après s’est fait avec un film contemporain qui marque un retour à son style coloré, mêlant thriller et enjeux amoureux ou passionnels. Il s’agit en effet de l’histoire de Heraldo, jeune homme de 21 ans, désireux de partir du bord de mer vers la ville de Sao Paulo, mais devant payer ses dettes avant en réalisant un casse. Arnaqué par une jeune femme qui l'a ramené dans un motel, celui-ci arrive trop tard, découvrant son frère, qui devait faire le coup avec lui, abattu. Il tente alors de s’enfuir et trouve refuge dans le même Motel où il a passé la nuit : le Motel Destino.
Portant bien son nom, le Motel « du destin » va l’amener sur un chemin qu’il n’attendait pas, alors qu’il est pris sous l’aile du couple de propriétaires de ce lieu miteux, aux couleurs criardes, dans lequel les cris et gémissements incessants de ceux qui viennent satisfaire leurs pulsions n’ont de cesse. Étrange histoire de désir, de sexe et de dépassement d’une condition sociale qui écrit d’avance le destin de certains, le film trouve ses limites dans le traitement un peu gratuit des pulsions des uns et des autres, qui n’apporte finalement pas grand chose à une simple histoire d’adultère. Si le trio d’interprètes ne démérite pas, le magnétique Fábio Assunção en tête, la mise en scène avec ses tics stroboscopiques ou ses monochromes apparaît comme réellement discutable.
