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SAUVAGES

Un film de Claude Barras

Une séduisante animation en stop-motion pour un énième conte sur la déforestation

À Bornéo, dans la forêt tropicale, des bruits d’engins se font entendre. Alors qu’ils se rapprochent de son abri, une femelle singe essaye de défendre son petit. Capturée, elle est ensuite abattue, alors que le petit trouve refuge dans le sac à dos de Kéria, une fillette dont le père travaille dans une plantation de palmiers à huile. Mais alors que les tribus se mobilisent contre les bûcherons, Kéria va devoir élever ce singe qu’elle a prénommé Oshi. Mais son cousin, issu d’une tribu, comme son grand père, s’enfonce en forêt, suivi par Oshi…

S’ouvrant sur une citation « La terre ne nous appartient pas, nous l’empruntons à nos enfants », le second long métrage de Claude Barras ("Ma vie de Courgette"), à nouveau tourné en stop motion, est une fable écolo centrée sur la déforestation et les peuplades natives. Posant l’opposition, assez schématique, entre ville moderne et petit village, chacun d’un côté et de l’autre d’une rivière, comme se faisant face l'un l'autre, le scénario déroule une histoire de lutte entre les personnages originaires de la forêt (le grand père et le cousin, avec leur tribu) et ceux qui surexploitent les ressources naturelles et menacent les habitats des espaces sauvages. Un schéma que l’on a malheureusement l’impression d’avoir déjà vu 100 fois, y compris récemment dans des films d’animation ("Ozi la voix de la forêt" présenté l’an dernier à Annecy, "Le Secret des Perlims" il y a deux ans...).

Certes l’approche de Claude Barras diffère avec l’utilisation de figurines animées image par image, dans une technique toujours impeccable, mais l’originalité n’est pas au rendez-vous. Même le personnage excentrique de Julie, la botaniste à laquelle Laetitia Dosch prête sa voix, ne parvient pas à réellement étonner. De plus, aussi magnifique soit la chanson de Daniel Balavoine "Tous les cris les SOS", le choix de celle-ci pour être chantonnée par les enfants, comme pour clore le film, reste assez discutable, d’autant qu’il s’agit d’une chanson sur le suicide, détournée ainsi ici de sa signification première. Reste tout de même un tendre portrait d’une fillette prise entre deux civilisations, dont la révélation d’une partie du passé familial parvient tout de même à créer l’émotion.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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