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Quels films regarder… la nuit d’Halloween ?

Vous êtes seul(e) ou entre amis et vous vous préparez pour la nuit d’Halloween. Après que les enfants vous ont quémandé les traditionnels bonbons que vous aviez conservés depuis l’année dernière où personne n’était passé, vous vous apprêtez à enclencher le magnéto Serge pour vous mater un bon film de cris et de sang ou une bonne comédie horrifique, vous hésitez encore. Ne cherchez plus, nous vous aidons à y voir plus clair en vous proposant notre sélection des meilleurs films à voir le soir d’Halloween pour frissonner ou rire... de bonheur.

FRANKENSTEIN JUNIOR (Mel Brooks, 1974)

Dans un genre décalé mais néanmoins cultissime, vous pouvez célébrer la fête des monstres avec la parodie signée par deux « monstres » sacrés de la comédie US (Mel Brooks et Gene Wilder) sur le plus célèbre d’entre eux : la créature du Dr Frankenstein.
Pour pasticher ce monument de la littérature et du cinéma, les deux auteurs inventent à ce dernier un petit fils, Frederick Frankenstein, éminent médecin qui, lassé qu’on le compare constamment à son extravagant aïeul, se fait appeler Dr Fronkonstiiine. Or, son passé le rattrape et oblige notre homme à retourner dans le château familial en Transylvanie.
Dans cette lugubre demeure, Frederick va faire la connaissance de personnages pour le moins singuliers : Igor (prononcé Aï-gor) serviteur bossu au regard exorbité sans pareil ; Frau Blücher, la terrifiante gouvernante dont la seule évocation de son nom fait hennir tous les chevaux alentours ; et l’inspecteur Kemp bien en mal avec sa prothèse de bras quelque peu grippée.
Fourmillant de répliques truculentes et de situations savoureusement absurdes, "Frankenstein Junior" est un petit bijou de comédie parfaitement déjantée. 1h40 de bonheur qui, faute de vous faire tressaillir de peur, émoustillera vos zygomatiques à la seule vue de Frau Blücher… Hiiiiiiiii !

Gaëlle Bouché

THE THING (John Carpenter, 1982)

"The Thing" est pour moi un film symbolique puisqu'il a été mon premier DVD. J'avais à l'époque 14 ans, Kurt Russell comme acteur préféré et mon argent de poche du mois, quelques billets en francs étant sur le point de se transformer en film...
Me voilà donc, flânant dans le rayon DVD du Leclerc de Bourgoin-Jallieu (Isère), quand mon regard se pose sur la jaquette de "The Thing". Il n'en fallu pas plus pour que déjà le film commence à me fasciner. On y voit, sous fond de neige et de cristaux de glace, un homme de face, portant gants, parka et capuche molletonnée, le corps semblant transi et possédé, d'où émanent par le visage de scintillants éclats de lumière.
Il fallait donc à tout prix que je découvre quelle était cette « chose », ma curiosité ayant été déjà trop titillée par une seule image... Le film ne manqua pas de me surprendre, par la tension qu'il installe de la première à la dernière seconde, les monstrueuses et réalistes apparitions de la chose (dues à des effets spéciaux artisanaux hallucinants), la musique minimaliste mais pesante d'Ennio Morricone et surtout la mise en scène de John Carpenter, mettant les nerfs des personnages et les miens à rude épreuve.
Le film changea surtout mes habitudes de spectateur, étant habitué à des films d'horreur plus funs et décomplexés (ayant à l'époque comme repères "Scream" ou "The Faculty" par exemple). Ici, je découvrais que l'épouvante pouvait se prendre au sérieux, en plus de ça à une époque (1982) où je n'étais même pas encore un projet...
En ce sens, "The Thing" est aussi l'un des films qui m'a tourné vers le cinéma d'avant, celui qu'on ne soupçonne pas forcément d'exister quand on est jeune puisqu'on peut croire naïvement, à 14 ans, que le cinéma ça ne se passe... qu'au cinéma.

Rémi Geoffroy

S.O.S. FANTÔMES (Ivan Reitman, 1984)

Réalisé en 1984 par Ivan Reitman, "Ghostbusters" est le parfait film à voir pour Halloween. C'est juste un peu étrange que cela soit un jeune de treize ans qui m'ait soufflé l'idée…
"Ghostbusters", c'est d'abord la bande originale et le fameux « Who you gonna call? Ghostbusters! » qui peut redonner la pêche à n'importe qui. C'est aussi les effets spéciaux et les coiffures tellement eighties. C'est enfin Bill Murray et Sigourney Weaver à la chasse aux méchants fantômes.
"Ghostbusters" fut par la suite cité dans beaucoup d'autres films. C'est le premier film que Jack Black et Mos Def tournent dans "Soyez-sympa, rembobinez". Il y a trois ans, deux de mes amies et moi étions en train de célébrer Halloween en Irlande du Nord et je me souviens avoir vu une voiture « déguisée » en "Ghostbusters". L'année d'après, on m'arrêtait dans la rue pour nous demander à mes amis et à moi un autographe car j'étais déguisée en chasseuse de fantômes, un costume fabriqué de nos propres mains. "Ghostbusters" est selon moi un classique connu même par les jeunes !!!

Laëtitia Langue

UNE NUIT EN ENFER (Robert Rodriguez, 1996)

"Une nuit en enfer", c’est avant tout la collaboration de deux génies de la série B, Tarantino et Rodriguez, qui nous livrent un ovni cinématographique totalement loufoque. L’originalité du scénario repose sur sa construction en deux parties.
On débute avec une cavale jusqu'au Mexique après un braquage, pour finir sur une chasse aux vampires délirante au bar du Titty Twister, un repère de motards bien fréquenté. Le film, dans sa deuxième partie, revisite les films de vampires, avec beaucoup d’humour faisant souvent passer la violence au second plan, pour nous offrir des scènes d’action improbables remplies d’hémoglobines et de feux d’artifices.
C’est ce contraste entre les deux parties du film qui créé une surprise et nous plonge sans ménagement dans un film d’horreur à huis clos avec des vampires. Ce deuxième acte permet à Robert Rodriguez de s’exprimer pleinement dans un registre plus gore. On notera bien évidemment quelques lacunes de scénario, une grande violence cartoonesque gratuite et des effets spéciaux qui ont mal vieilli. Mais toutes ces imperfections servent finalement le film et renforce l’aspect quatrième degré voulu par Tarantino et Rodriguez.
"Une nuit en enfer", c’est aussi un casting explosif composé du duo fraternel de choc George Clooney et Quentin Tarantino, qui domine tout le film, sans oublier Harvey Keitel dans son rôle de prêtre qui manie son fusil en position de croix pour éradiquer la menace vampire.
Donc, si le soir d'Halloween, vous hésitez entre un polar, un film d'action ou un film d'horreur, "Une nuit en enfer" sera parfait pour faire frissonner de rire votre soirée pop-corn citrouille.

Olivier Beorchia

SCREAM (Wes Craven, 1996)

Le renouveau du film d’horreur arrive sur les écrans en plein milieu de l’été 1997 et cartonne partout à travers le monde. Kevin Williamson, son scénariste, devient le nouveau génie d’Hollywood, la carrière de Wes Craven est relancée et trois autres "Scream" suivront, mais à chaque fois avec un succès déclinant.
L’histoire de cette saga se passe dans la ville imaginaire de Woodsboro, où un tueur en série – Ghostface – assassine de jeunes étudiants à coups de couteau, lacérant, tranchant, éviscérant, derrière son masque qui prend la forme du visage de ses victimes, hurlantes, criant à la mort… "Scream" mêle adroitement humour et effroi, en reprenant les constituantes fondamentales des films d’horreur des années 70 et 80 qui ont fait la renommée du genre.
Ainsi, en parallèle de l’enquête menée par la police, les étudiants édictent une à une les règles du slasher movie, celles qui ont été usées jusqu’à la corde dans les "Halloween", "Massacre à la tronçonneuse" ou encore "Vendredi 13", films cultes qui font partie intégrante de la culture gore horrifique ultime.
Règle n° 1 : ne jamais avoir de relations sexuelles, règle n° 2 : ne jamais se laisser aller à l’alcool ou aux drogues, règle n° 3 : ne jamais dire « Je reviens tout de suite », car c’est bien connu, on ne revient jamais et on se fait égorger en ne prenant pas garde à ce qui se cache dans le placard !
"Scream" joue avec les codes que les aficionados connaissent parfaitement bien et leur offre un nouveau tueur masqué qui marquera le début du neo-slasher avec ses trois suites bien sûr, mais aussi avec toute une pelleté de pseudo copies, forcément moins bonnes, telles les "Souviens-toi l’été dernier", voire carrément mauvaises, telles les "Urban Legend" pour ne citer que les plus connues…

Mathieu Payan

JACK FROST (Michael Cooney, 1997)

Attention à la confusion possible : Jack Frost est une allégorie de l’hiver dans le folklore anglo-saxon, qui a donné son nom à plusieurs films, dont un film familial en 1998 avec Michael Keaton et Kelly Preston. Celui dont il est question ici est une comédie gore réalisé par Michael Cooney et diffusée directement en vidéo en 1997. Idéal pour la soirée d’Halloween… pour ceux qui détestent Halloween ! Rien de tel, en effet, qu’un bon gros navet pour accompagner une bonne grosse citrouille !
Mais vous savez quoi ? C’est très bien aussi pour ceux qui aiment Halloween ! N’est-ce pas une fête où l’on se fait peur pour rire ? Alors quoi de mieux qu’une grosse poilade devant un sommet du nanar horrifique ? L’histoire contient en effet tous les ingrédients pour vous donner des frissons d’hilarité aiguë : Jack Frost est un serial killer qui ressuscite sous la forme d’un bonhomme de neige après un étrange accident survenu lors du transfert pour son exécution. Il peut alors continuer son carnage en utilisant des armes inédites comme une stalactite ou une guirlande de Noël (oui, bon, vous me direz, on parle d’Halloween sur cette page et pas de Noël, et vous n’auriez pas tort), croisant sur son chemin parmi les personnages les plus stupides de l’Amérique profonde.
Tout cela avec des répliques de grand standing : « – Mais dis-moi, qui es-tu ? – Le cornet de glace le plus chiant du monde ». Bref, il y a de quoi se taper un méchant délire, que ne gâcheront pas les nombreuses coupures dues aux gamins qui sonneront à votre porte pour avoir des bonbons. Et si ça ne vous suffisait pas, sachez qu’il existe un "Jack Frost 2" – youpi !

Raphaël Jullien

BATTLE ROYALE (Kinji Fukasaku, 2000)

« À l'aube du nouveau millénaire, le pays s'effondra. Le taux de chômage atteignit 15 %, 800 000 élèves refusèrent d'aller en cours. Les adultes se mirent à craindre les jeunes et adoptèrent une loi réformant le système éducatif, on appela cette loi : Battle Royale. »
C'est sur ces mots que commence le film de Kinji Fukasaku. Le scénario est simple : le Japon est en crise et pour éviter des générations de profiteurs, le gouvernement a mis en place un jeu. Le but de celui-ci : une classe d'élèves jugés turbulents est emmenée sur une île déserte, de laquelle un seul d'entre eux pourra ressortir. Pour se faire, chacun possède une arme bien précise allant du fusil à pompe au couvercle de casserole et doit s'en servir pour éliminer ses camarades. En tout, ce sont 42 lycéens qui sont lâchés pour trois jours en pleine nature pour s'entretuer. Parmi eux, deux personnages un peu particuliers ayant souhaités de leur propre chef de participer au jeu, pour la beauté du sport comme diraient certains...
Pour ce qui est de la mise en scène, le cinéaste manie avec brio les projections d'hémoglobine et retranscrit parfaitement l'évolution des comportements des élèves et la différence de nature entre eux. En effet, alors que certains refusent de rentrer dans le jeu en se donnant la mort, certains n'hésitent pas à tuer leurs semblables par des moyens divers et variés.
La partie est tout de même souvent entrecoupée de morceaux de musique classique (qui prennent alors un sens totalement ironique et macabre) annonçant les rapports donnés par le professeur – joué à merveille par Takeshi Kitano, sadique au possible – se chargeant de gérer le jeu et énonçant les morts au fur et à mesure.
Au final, c'est donc un film plutôt gore mais jouant également sur notre esprit par cette tension grandissante que nous sert le cinéaste nippon. Et c'est par ce côté dérangeant et hors norme au possible que ce métrage se pose comme un incontournable des soirées d'Halloween.

Quentin Chirol

SEVERANCE (Christopher Smith, 2006)

Échec lors de sa sortie en 2006, le second film de l’Anglais Christopher Smith (après "Creep") reste, encore aujourd’hui, un petit bijou mésestimé et trop peu connu du public. Son histoire (celle de sept commerciaux qui, le temps d’un week-end, se retrouvent en Roumanie pour renforcer leur esprit d’équipe) est pourtant mise en scène de façon brillante avec sa scission (sa « rupture », équivalent français de « severance ») intervenant pile au milieu du métrage grâce à une jambe méchamment prise dans un énorme piège à ours.
La comédie noire vire alors vers le survival gore tout en continuant à disséminer çà et là des éléments d’humour British d’une telle subtilité qu’on ne les remarque parfois qu’au second visionnage. Déconcertant mais hautement réjouissant, "Severance" est une possible réponse à "Hostel", sorti l’année précédente, qui présentait une féroce barbarie souterraine présente dans les pays de l’Est.
Ici, pas de réalisme glauque à la Eli Roth mais un savant mélange des genres où se greffe de malicieuses références cinématographiques allant de Murnau à Hitchcock en passant par "Rambo" et "Sailor & Lula". Là où Christopher Smith rafle la mise, c’est sur la réussite à deux niveaux de son film qui marche autant en tant que comédie qu’en tant de film d’horreur, le spectateur n’étant, par ailleurs, jamais certain que l’humour viendra désamorcer la violence des meurtres. Dans le même sens, "Severance" est l’un des rares métrages qui parvient, dans un même plan, à allier la drôlerie à l’angoisse. En cela, il reste, pour moi, le divertissement idéal pour la fête d’Halloween.

Christophe Hachez

JUSQU’EN ENFER (Sam Raimi, 2009)

Sans doute épuisé par sa trilogie consacrée à l’Homme-Araignée, Sam Raimi éprouve en 2009 le besoin de revenir au genre de ses débuts, avec ce qui reste un bon morceau de défoulade jouissive comme il en a le secret. Moins trash et hystérique (quoique…) que ses "Evil Dead" cultissimes, "Jusqu’en enfer" impose le jusqu’auboutisme formel de son dingo de réalisateur, bien décidé à n’épargner ni sa protagoniste ni ses spectateurs.
Omnisciente et omniprésente, la caméra du cinéaste se faufile le long des murs, à la poursuite d’une Alison Lohman plus que méritante (offrant un nouveau souffre-douleur – de charme – à ce grand tortionnaire d’acteurs qu’est Sam Raimi), cadrant au plus près d’un cauchemar surnaturel et hilarant, servant au mieux une batterie d’effets spéciaux sanglants (le jet de sang en pleine tronche, Raimi style !) ou carrément dégueulasses.
Mais loin de se contenter d’une mise en scène pulsionnelle, Raimi n’oublie jamais qu’il évolue au sein d’un univers de conte, aussi effrayant et excessif soit-il, et teinte ses délires formels d’une ironie cruelle, tant dans les situations présentées (la chèvre !) que dans la caractérisation des personnages, tous ambigus et douteux. Collant aux basques de sa pauvre héroïne, il brocarde avec humour et méchanceté les comportements cupides et malveillants, ramenant finalement la notion d’argent à un simple bouton de veste. Pas con et toujours fun, "Jusqu’en enfer" est vraiment du pain bénis pour une soirée Halloween riche en émotions fortes !

Frédéric Wullschleger

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